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Au Maroc, Macron appelle à une "coopération naturelle et fluide" et plus de "résultats" contre l'immigration

Emmanuel Macron devant le Parlement marocain à Rabat le 29 octobre 2024

Emmanuel Macron devant le Parlement marocain à Rabat le 29 octobre 2024 - Ludovic MARIN / POOL / AFP

Présent au Maroc pour une visite d'État de trois jours afin de sceller la réconciliation avec la France après plusieurs années de brouille, Emmanuel Macron s'est exprimé ce mardi 29 octobre devant le Parlement de Rabat.

Emmanuel Macron a appelé ce mardi 29 octobre, dans un discours devant le Parlement marocain à Rabat, à une "coopération naturelle et fluide" avec le Maroc contre "l'immigration illégale", et à "davantage encore de résultats" en la matière.

Le président français a estimé que le "partenariat d'exception renforcé" conclu la veille avec le roi Mohammed VI devait notamment porter sur "l'immigration illégale et la nécessité d'une coopération naturelle et fluide en matière consulaire".

Il faisait allusion à la volonté de la France que le Maroc reprenne plus facilement ses ressortissants que les autorités françaises décident d'expulser. "Nous avons besoin de davantage encore de résultats", a-t-il ajouté.

"Coopération judiciaire très étroite"

"Nous avons besoin de davantage encore de résultats", a-t-il ajouté, évoquant également la "lutte contre les trafics de toute nature", notamment le "narcotrafic", qui "nécessite une coopération judiciaire très étroite et encore plus rapide".

Le sujet de l'immigration est un irritant traditionnel entre Paris et Rabat, alors que le nouveau ministre de l'Intérieur français Bruno Retailleau souhaite notamment conditionner la politique de visas à la délivrance des laissez-passer consulaires, documents indispensables pour renvoyer des étrangers dans leur pays d'origine.

Bruno Retailleau doit tenir mardi après-midi une conférence de presse avec son homologue marocain Abdelouafi Laftit en marge de la visite d'Etat d'Emmanuel Macron a Rabat.

"Accélérer un certain nombre de réadmissions"

Début octobre, le ministre avait cité l'exemple du Maroc: en 2023, 238.000 visas ont été accordés aux ressortissants marocains pour seulement 1.680 retours forcés sur leur sol. Le royaume est selon lui "un pays sûr" où l'on peut "accélérer un certain nombre de réadmissions".

Cette volonté s'inscrit dans un contexte politique sensible en France où un débat a encore récemment ressurgi sur la question des expulsions de migrants en situation irrégulière, après l'arrestation en septembre d'un Marocain suspecté du meurtre d'une étudiante et qui était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire (OQTF).

Au-delà de l'immigration illégale, Emmanuel Macron a également plaidé mardi devant le Parlement marocain pour "jeter les bases d'une circulation naturelle des personnes afin de faire bien davantage ensemble en matière de recherche de projets, de création d'entreprises, comme autant d'opportunités offertes à ces talents".

"Des initiatives bienvenues ont été prises ces derniers mois, notamment à l'intention des alumni (étudiants, ndlr) marocains de l'enseignement supérieur français, qui reçoivent désormais automatiquement un visa de circulation. Il nous faut continuer de viser plus haut et je souhaite avec le Maroc, faire une expérimentation pilote en la matière", a-t-il ajouté, sans détailler davantage.

B.F avec AFP