BFMTV
Élysée
Alerte info

Affaire Dreyfus: Emmanuel Macron instaure une journée de commémoration le 12 juillet pour sa réhabilitation

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours à Paris, le 5 mai 2025

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours à Paris, le 5 mai 2025 - Sarah Meyssonnier

Emmanuel Macron annonce l'instauration d'une journée de commémoration le 12 juillet pour la réhabilitation d'Alfred Dreyfus.

Emmanuel Macron a instauré, ce samedi 12 juillet, une journée nationale de commémoration, le 12 juillet, de la réhabilitation par la justice d'Alfred Dreyfus, officier juif injustement accusé de trahison à la fin du XIXe siècle, en appelant à "toujours" rester vigilant "contre les vieux démons" de l'antisémitisme.

"Désormais, chaque 12 juillet, se tiendra une cérémonie de commémoration pour Dreyfus, pour la victoire de la justice et de la vérité contre la haine et l'antisémitisme", écrit le chef de l'Etat dans une déclaration publiée par l'Élysée.

La première cérémonie aura lieu en 2026, pour le 120e anniversaire de la reconnaissance par la Cour de cassation de l'innocence du capitaine.

Élevé au grade de "général de brigade"

En juin dernier, Les députés ont approuvé à l'unanimité lundi une proposition de loi de Gabriel Attal, "élevant Alfred Dreyfus au rang de général de brigade", un "acte de réparation" visant à parachever sa réhabilitation, 130 ans après sa condamnation.

En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus est condamné pour trahison et contraint à l'exil sur l'île du Diable en Guyane, sur la base de fausses accusations alimentées par un antisémitisme très ancré dans la société française de la fin du XIXe siècle.

En 1906, un arrêt de la Cour de cassation l'innocente, entraînant ipso facto sa réintégration dans l'armée. Dans la foulée, une loi le nomme chef d'escadron, avec effet le jour de la promulgation de la loi. "Jusqu’à la fin de sa vie, en 1935, Alfred Dreyfus considéra comme injustes les conditions de sa réintégration", souligne Emmanuel Macron dans le communiqué publié ce samedi.

Alfred Dreyfus demandera lui-même à voir sa carrière revalorisée, sans obtenir gain de cause, et quittera l'armée en 1907 - avant de servir à nouveau pendant la Première Guerre mondiale.

"Faire de preuve de vigilance"

"Hélas, la filiation des héritiers des antidreyfusards, antirépublicains et antisémites du début et du milieu du XXe siècle ne s'est jamais éteinte", écrit le chef de l'État. "Nous savons qu'il faut toujours faire de preuve de vigilance et persévérance contre ces vieux démons antisémites engendrés par la haine. Et aujourd'hui plus que jamais", ajoute-t-il.

Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l'Intérieur, soit une baisse de 24% sur un an mais un doublement par rapport à la même période de 2013.

S.A avec AFP