Présidentielle: près de 30 bureaux ont fermé après 20h à Paris

Une trentaine de bureaux de vote parisiens ont fermé après l'heure légale de 20h dimanche lors du 1er tour de l'élection présidentielle, a indiqué ce mardi la mairie de Paris, qui explique cette situation "exceptionnelle" mais légale par une "forte affluence en fin de journée" et un déficit d'assesseurs.
"La clôture des opérations de vote au-delà de 20h correspond à une situation exceptionnelle qui a concerné (...) moins de 30 bureaux répartis sur neuf arrondissements", a indiqué la mairie à l'Agence France-Presse (AFP), qui comptait pour cette élection 899 bureaux de vote contre 896 en 2017.
Plusieurs vidéos montrant des bureaux de vote ouverts après 20h ont été relayées par des internautes s'en étonnant, tandis que d'autres allaient jusqu'à dénoncer des "fraudes" remettant en cause la régularité du scrutin.
"À chaque élection"
"Le vote après 20h00", heure de fermeture des bureaux de vote dans les grandes villes françaises et donc de diffusion des premières estimations, "est autorisé si les électeurs se sont présentés dans le bureau de vote avant 20h", rappelle la mairie pour qui cela "arrive à chaque élection". Une exception rappelée dimanche soir par le ministère de l'Intérieur.
Dès la mi-journée, les longues files d'attente constatées devant de nombreux bureaux de la capitale, mais aussi à Rennes ou Lille, avaient suscité le mécontentement de certains électeurs, qui faisaient part d'abandons sur les réseaux sociaux. Deux journalistes de l'AFP ont ainsi mis entre une heure et demie et deux heures pour voter dans le 19e arrondissement.
La mairie dit pourtant avoir "anticipé un déficit" d'assesseurs bénévoles, qui sont "prioritairement désignés par les candidats", en faisant appel à des citoyens volontaires afin d'assurer le minimum de deux assesseurs par bureau de vote.
Les procurations en cause?
Aurélien Véron était président d'un bureau de vote dans le 4e arrondissement. Il a de son côté été confronté à un manque de personnel, avec un agent municipal parti dès 8h15 et un assesseur au lieu de deux.
"1400 votants, pour vous donner une image, c'est une file continue de 8h du matin à 7h45-7h50 du soir, a-t-il expliqué à BFM Paris. Pas cinq minutes de pause, pas le temps d'échanger avec ses assesseurs et donc beaucoup, beaucoup de votes et une intensité maximale. Je n'aurais pas pu faire voter plus de monde en ce laps de temps."
La mairie, qui dit pourtant avoir affecté trois voire quatre agents par bureau, explique les files d'attente par les "nombreuses procurations", les cartes d'électeurs non distribuées et une "forte affluence en fin de journée" qui a pu "générer des effets de congestion".
Le taux de participation en soirée en hausse
Philippe Goujeon, maire du 15e arrondissement, confirme: "Nous avons eu beaucoup de problèmes cette année avec le nouveau système de procuration, ce qui a pu ralentir les opérations électorales quand une personne se présentait avec une procuration pour voter pour un mandataire et que son nom n'était pas inscrit sur les listes électorales", a affirmé l'élu sur notre antenne. Il espère pouvoir compter sur davantage de bénévoles au second tour.
"Cette impression (de congestion, ndlr) a été confirmée par les taux de participation à 16h et à 20h" qui avaient "fortement progressé" par rapport à 2017, explique encore la Ville qui "renforcera encore le nombre d'agents dans les bureaux les plus importants" lors du second tour et réexaminera "l'organisation du fléchage" dans les sites regroupant plusieurs bureaux.
Pour Danielle Simonnet, seule élue Insoumise du Conseil de Paris, les "troupes des forces traditionnelles" que sont le PS et LR "étaient tellement sonnées avant le scrutin" par leur défaite annoncée "qu'elles n'ont soit pas voulu s'engager, soit se sont désistées".