"Ils sont tous zemmourisés": la gauche fustige la tonalité du deuxième débat entre les candidats LR

Près de trois heures de discussions où il a été principalement question d'immigration et de sécurité. Le deuxième débat entre les cinq candidats à l'investiture Les Républicains (LR), dimanche soir sur BFMTV et RMC, a fait la part belle aux questions régaliennes et délaissé les autres thématiques, notamment économiques et environnementales.
Une tonalité très droitière, pour un débat au cours duquel les cinq candidats ont investi le terrain labouré par Éric Zemmour depuis plusieurs semaines. Sur l'immigration, point d'entrée du débat qui s'est éternisé, Michel Barnier a défendu un moratoire pour y "mettre un coup d'arrêt". Valérie Pécresse veut "cesser le droit du sol automatique y compris en métropole", Xavier Bertrand souhaite "diviser par trois l'immigration familiale", Éric Ciotti estime que l'immigration "massive (...) remet en cause les fondements de notre histoire" et Philippe Juvin assume de vouloir "mettre fin à l'immigration sociale".
"Les électeurs préfèrent toujours l'original à la copie"
Des propos fustigés, particulièrement à gauche, où l'on reproche aux candidats de reprendre les thèses du polémiste d'extrême droite Éric Zemmour, qui tarde à officialiser une candidature à la présidentielle qui ne fait désormais plus que peu de doutes.
"L'ex-commissaire européen suggère de ne plus se plier à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme... Ils sont tous zemmourisés dans ce débat de la droite, c'est consternant", a réagi sur Twitter le Premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure. "Consternant de voir la droite courir derrière Zemmour, en oubliant qu'à la fin les électeurs préfèrent toujours l'original à la copie", avait-il d'abord écrit, en réaction à des propos de Valérie Pécresse.
Pour son prédécesseur rue de Solférino Jean-Christophe Cambadélis, "la droite débat dans le périmètre fixé par l'extrême droite".
"Course aux propositions démagos"
"Écouter 5 min des débats de la primaire LR dans un train et remercier le wifi de couper. Parce que sur l'immigration on était à deux doigts du dérapage vers l'extrême droite", a quant à elle commenté l'écologiste Sandrine Rousseau.
"Quelle différence reste-t-il entre la droite et l'extrême droite? Ce soir, elle tient dans la nuance de la demi-virgule. Quelle déchéance...", a jugé la secrétaire nationale adjointe d'Europe Écologie - Les Verts (EELV) Sandra Regol.
En dehors de la gauche, au sein de la majorité présidentielle aussi, on critique la tonalité du débat qui s'est tenu sur notre antenne. "Une heure après le début du débat Les Républicains, un seul sujet évoqué: l'immigration. Et une course aux propositions démagos qui continue. Il ne manque que Marine Le Pen et Éric Zemmour en plateau", a taclé la porte-parole de La République en Marche (LaREM) Maud Bregeon, ajoutant à son tweet le mot-dièse "débat de la droite (extrême)", voyant en ces discussions une "primaire pour le ministère de l'identité nationale".
"Les candidats ont passé quasiment plus de la moitié de leur temps sur le terrain de prédilection d'un certain Éric Zemmour", souscrivait ce lundi l'éditorialiste de BFMTV Matthieu Croissandeau. "Ça laisse entendre que le polémiste a raison d'en faire l'Alpha et l'Omega de la campagne présidentielle", a-t-il poursuivi, jugeant qu'"il ne faisait pas bon être immigré (dimanche) soir".