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Présidentielle

Hollande bientôt candidat à la présidentielle? Son entourage clarifie son état d'esprit

Après que l'ancien chef d'Etat a laissé planer le doute sur une éventuelle candidature, son entourage tempère. Son objectif serait plutôt de retrouver une "parole forte" dans la reconstruction d'une gauche moribonde.

Un revenant qui ne reviendrait pas? Après la sortie énigmatique de l'ancien président socialiste, dévoilée par France 3 dimanche soir, où il expliquait à des lycéens qu'un "ancien président peut très bien refaire de la politique" et qu'il allait "prendre la parole bientôt", son entourage répète qu'il ne souhaite pas ajouter une énième candidature à gauche.

"Être candidat aujourd’hui, s’ajouter à tous les autres, se retrouver à des niveaux lilliputiens, ça n’a pas de sens", précise l'entourage de François Hollande à BFMTV. Sa candidature est jugée peu crédible à ce stade, alors que sept personnalités de gauche sont en lice pour la présidentielle.

"Il me dit depuis un an que ce n'est pas possible pour lui d'y aller, il était conscient du rejet qu'il inspire pour toute une partie à gauche", complète un proche de l'ex-président de la République à notre antenne.

Pas question non plus de se présenter comme candidat aux législatives. "Si la présidentielle se fait sous les mauvais auspices qu’on perçoit aujourd'hui, si c’est pour être tout seul à siéger parmi les socialistes, ca n’aurait pas de sens", justifie son entourage.

Prise de parole attendue en février

Son objectif serait plutôt de faire entendre davantage sa voix, très inquiet face à une gauche moribonde. "Il prendra la parole début février. Il a vu dans le dernier sondage Harris Paris Match qu'il était dans le top 4 des personnes préférées des français", détaille un membre de l'équipe de François Hollande.

Sa déclaration aura lieu après les résultats de la Primaire populaire, qui souhaite désigner un candidat d'union à gauche le 30 janvier. Et à son entourage de résumer son état d'esprit: "on ne peut pas en rester là."

Le fin connaisseur du fonctionnement médiatique pourrait se sentir légitimé par les réactions à ce ballon d'essai. "Au fond c’était une phrase anodine, mais c’est intéressant de noter qu’elle a eu un écho", relève son entourage. "Il veut avoir une parole forte sur l'état de la politique dans le pays: l'état de la gauche mais aussi l'extrême droite très forte", détaille le même membre de son équipe.

"Il veut peut-être être le Sarkozy de gauche"

"Le moment est venu pour lui (...) qu'il appelle au rassemblement, avance un proche de François Hollande. Il a compris qu'à gauche les gens demandaient l'unité, il veut se faire le porteur d'une unité. Il veut peut-être être le Sarkozy de gauche". Ces derniers mois, l'élu qui a aussi été secrétaire national du Parti socialiste, ne se cachait pas de vouloir, "une fois la déconstruction faite, amener la reconstruction". 

Celui qui s'est toujours plu à commenter l'actualité politique défend, selon son entourage, la candidate socialiste. "Anne Hidalgo paye le non travail depuis cinq ans, l’absence du PS" qualifié de "parti où il n’y a pas de numéro un." La preuve: "quand certains socialistes donnent l’impression de soutenir la Primaire populaire, c’est ajouter une difficulté à la difficulté."

Mais François Hollande mettrait plutôt une pièce sur la candidate des Républicains, toujours selon son entourage. "Valérie Pécresse a une chance. À elle de la densifier." Et de pointer le risque de décribilisation dû à des "promesses inconsidérées", comme la hausse de 10% des salaires, ou encore la suppression de la fiscalité sur la succession.

L'ancien chef d'Etat parierait moins sur l'extrême droite, trop divisée pour l'emporter. D'après son entourage, "elle n’a jamais été aussi influente, mais jamais aussi loin du pouvoir." Un peu comme la nouvelle philosophie de François Hollande.

Perrine Vasque, Philippe Corbé et Nina Jackowski