On a regardé l'émission "Tapie se met à table"

ZAPPING - Quelle est la recette du dîner presque parfait de Bernard Tapie? Une grosse louche de vie privée des candidats (famille, débuts en politique et blessures intimes), un zeste de leur programme et beaucoup de Nanard.

Entrepreneur, homme politique, acteur, animateur, détenu… Bernard Tapie a eu plusieurs vies. Cette fois-ci, il revient comme animateur d'une émission sur la web TV de La Provence, groupe dont il est l'actionnaire majoritaire. Dans "Tapie se met à table", il reçoit les candidats aux élections municipales à Marseille.

Extraits choisis:

Un mélange des genres

L'objectif de la démarche? Bernard Tapie explique au début du premier épisode qu'il va recevoir les cinq candidats principaux à l'élection municipale marseillaise "parce-qu'on est dans un moment où les citoyens ont besoin de savoir la vérité… On va se la jouer vérité." Il a également détaillé dans les pages de La Provence les contours de son "interview citoyenne", une émission "pour pouvoir choisir avec le plus d'éléments objectifs celui qui va diriger la mairie de Marseille".

Dans le même article, il donnait également sa vision de la web tv qui l'héberge. "Pour faire simple, LaProvence.com doit dire qu'il fait beau quand il fait beau, et qu'il pleut quand il pleut. Sur LaProvence-tv.com, il fera toujours beau." Une mission si particulière qu'il l'a confiée à son fils Laurent.

Une neutralité relative

Bernard Tapie et ses invités ont donc dîné en tête-à-tête dans le très chic restaurant du Cercle des nageurs, mais sans prendre d'entrée. "La Provence n'a pas trop de moyens", lance le patron quand arrivent les serveurs.

Bernard Tapie prévient qu'il ne se met pas à table en tant que journaliste, et ne manque jamais une occasion de montrer qu'il n'aime pas cette profession, notamment quand il reçoit Pape Diiouf, ancien journaliste de La Marseillaise.

Un temps pressenti comme candidat à Marseille, Bernard Tapie ne se met pas non plus à table en tant que personnalité politique marseillaise. Il a d'ailleurs précisé à plusieurs reprises qu'il ne soutenait personne dans cette campagne. Ce qui ne l'empêche pas de souhaiter à Pape Diouf: "j'espère que tu vas faire le plus gros score possible pour pouvoir être en position d'arbitrage le plus possible".

Une tête de gondole

Bernard Tapie se met tout simplement à table en tant que Bernard Tapie. Et quelle est la recette de son dîner presque parfait? Une grosse louche de vie privée des candidats (famille, débuts en politique et blessures intimes), un zeste de leur programme et beaucoup de Nanard. Il donne en effet son avis sur tout: le stade, la Marseillaise, FO, le parti socialiste qui "ne se gêne pas pour condamner des gens qui ne sont pas encore condamnés".

Il fait référence à son expérience personnelle autant que possible. Que ce soit quand il "se souvient d'un ministre de la ville qui a créé des maisons de citoyen", allusion à peine voilée à son expérience dans le gouvernement Bérégovoy. Ou encore, "j'ai connu une époque où il y avait de grand bateau ici", référence au Phocéa, voilier qu'il a longtemps détenu et à cause duquel il a été condamné pour fraude fiscale.

Si le stade Vélodrome et le syndicat FO font partie des questions qui l'intéressent, la délinquance et la pauvreté sont en revanche vite évacuées. Cette émission, c'est pour "faire connaissance non seulement pour moi mais aussi pour tous les téléspectateurs avec les candidats", précisait le comédien dans la deuxième émission.

Si Nanard semble avoir eu les questions aux réponses qu'il se posait, certains électeurs doivent rester sur leur faim. Qu'ils se rassurent, il n'est pas certain que l'homme d'affaires présente d'autres émissions. "Il y a des secteurs d'activité dans lesquels je me sens moins bien que d'autres. À chaque fois, en fonction du genre, il faudra choisir la bonne personne", expliquait-il dans son journal.

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Karine Lambin