Municipales: près de Lyon, la campagne "système D" des petits candidats

Le 24/02/2020 à 14h34

A Charbonnières-les-Bains et Neuville-sur-Saône, Benoit Marbach et Eric Bellot ont décidé de se présenter aux prochaines élections municipales sans grand parti. Financement, campagne, communication... les deux candidats doivent relever de nombreux défis.

Sans parti et avec des financements réduits, Bertrand Marbach a quand même décidé de se lancer dans la campagne pour les élections municipales. Depuis le mois d'octobre, ce chef d'entreprise de Charbonnières-les-Bains a mis de côté son activité professionnelle pour se consacrer à la conquête de la mairie. Ses colistiers et lui doivent tout faire tout seul.

Un budget de 5000 euros

"Tout ce qui est création, c'est nous qui le faisons. C'est notre équipe qui fait le site internet, qui poste des publications Facebook, crée des documents. Ce que les gens d'un grand parti, qui peuvent avoir le soutien de leurs adhérents, n'ont pas besoin de faire", explique le candidat, qui bénéfice d'un budget de campagne de 5000 euros.

A quelques kilomètres de là, Eric Bellot, proviseur de lycée et candidat à Neuville-sur-Saône, est lui aussi contraint de recourir au système D. Comme Benoît Marbach, il bénéfice d'un budget de 5000 euros environ.

"Notre budget principal, ça reste l'impression de nos documents. Le site ça nous coûte rien, la mairie nous prête les locaux puisque c'est pour la campagne et les petits fours, c'est nous", détaille le candidat.

Des banquiers réticents

Trouver les financements pour une campagne quand on est un "petit candidat" est loin d'être simple. "Qui dit petit candidat dit quasi certitude de faire un petit score et de ne pas être remboursé d'une partie de ses frais de campagne", rappelle le journaliste Bertrand Enjalbal, journaliste à Rue 89 Lyon.

Or, il y a des coûts difficilement compressibles, comme le matériel de vote. Les bulletins disponibles dans les bureaux de vote sont à la charge des candidats. Pour se les faire rembourser, il faut recueillir au moins 5% des suffrages. Une inconnue beaucoup trop grande pour les banquiers, réticents à prêter cet argent.

D'ailleurs, même dans les plus grandes équipes, on demande aux candidats de mettre la main au portefeuille. "Lors de la dernière campagne, les équipes de Gérard Collomb avaient demandé, notamment dans le 8e arrondissement, aux colistiers de donner, selon leur place sur la liste, entre 400 et 900 euros", se souvient Bertrand Enjalbal.

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