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Municipales en Corse: les nationalistes visent les grandes villes

L'un des dirigeants de la formation politique Femu a Corsica, Jean-Christophe Angelini, prend la parole lors d'un débat le 3 septembre 2011 à l'université Pascal Paoli à Corte.

L'un des dirigeants de la formation politique Femu a Corsica, Jean-Christophe Angelini, prend la parole lors d'un débat le 3 septembre 2011 à l'université Pascal Paoli à Corte. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Déjà au pouvoir dans plusieurs dizaines de communes corses, les nationalistes partent à l'assaut des grandes villes avec des chances de l'emporter à Bastia, tenue par la gauche, et Porto-Vecchio, à droite.

Forts de leur influence croissante dans la vie politique corse les nationalistes partent à l'assaut des grandes villes pour les municipales avec des chances d'en récupérer certaines. Ils pourraient ainsi l'emporter à Bastia, tenue par la gauche, et Porto-Vecchio, à droite.

Dans ces deux cités du Nord et du Sud de l'île, les deux tendances importantes du nationalisme, autonomisme et indépendantisme, présentent des listes séparées. Mais à Ajaccio, c'est unies que les formations correspondantes, Femu a Corsica (Faisons la Corse) et Corsica Libera (Corse libre) se présentent face à la municipalité sortante, de gauche. Les nationalistes dits modérés de Femu a Corsica, qui compte 11 élus sur 51 à l'Assemblée territoriale (3 pour Corsica Libera), sont là aussi les mieux placés.

Tête de liste à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), Jean-Christophe Angelini estime que "les nationalistes vont jouer un rôle central dans les grandes villes de Corse, même si l'enjeu idéologique est moindre aux municipales" qu'aux territoriales où toutes tendances confondues, ils avaient obtenu 36% des voix en 2010.

Une vraie chance d'accéder au pouvoir

Mais, si la possibilité pour des dirigeants nationalistes d'accéder au pouvoir dans des grandes villes, "impensable il y a dix ans, est bien réelle, la situation varie sensiblement d'une ville à l'autre", explique le politologue André Fazi, maître de conférence à l'Université de Corse. Ainsi à Bastia, les voix nationalistes seront divisées: outre la liste PRG-PCF conduite par Jean Zuccarelli, fils du maire sortant, trois autres listes importantes sont en lice, la principale étant menée par le dirigeant nationaliste modéré Gilles Simeoni, les deux autres se situant sur la droite et sur la gauche de l'échiquier politique.

A noter aussi que, dans la deuxième ville corse (47.000 habitants), comme à Porto-Vecchio, le report au second tour des voix des indépendantistes de Corsica Libera se fera selon des facteurs de personnes plus que d'idéologie. Ainsi "les reports ne se font pas toujours en raison des relations personnelles entre dirigeants", raconte André Fazi.

Les nationalistes arbitres à Ajaccio

Enfin, "Ce comportement des nationalistes au second tour sera, selon André Fazi, déterminant à Ajaccio" pour départager le maire sortant, Simon Renucci, qui conduit une liste de gauche, est le député UMP Laurent Marcangeli. Même si, pour l'élue territoriale de Corsica Libera Josepha Giacometti, numéro 2 de la liste nationaliste, "le vote nationaliste n'est ni un vote de témoignage, ni un geste contestataire, ni une variable d'ajustement pour la gauche ou la droite."

Reste enfin l'inconnue créée par l'arrivée chaque année de quelque 4.000 personnes en Corse, sans aucune attache avec l'île, l'un des facteurs, selon André Fazi, de la montée d'un abstentionnisme soulignant "la distanciation progressive du social et du politique".

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Laure Beaudonnet avec AFP