Municipales à Rouen: le PS part favori, mais...

Le maire sortant de Rouen Yvon Robert - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
A Rouen, ville natale de François Hollande située au coeur du fief politique de Laurent Fabius, peu de gens se risquent à des pronostics pour les élections municipales, même si la gauche part favorite en raison des divisions de la droite.
En lice: Yvon Robert, 64 ans, maire sortant et tête de liste du PS. Face à lui, la droite part avec de sérieux handicaps: elle est divisée et ne présente que des "débutants" en politique: Patrick Chabert (UDI), 58 ans, avocat, et Jean-François Bures (UMP), 47 ans, chef d'entreprise.
"A Rouen, rien n'est jamais acquis, celui qui gagne est celui qui mobilise le mieux son électorat", analyse pourtant Christophe Bouillon, député et secrétaire fédéral du PS de Seine-Maritime. De fait, les duels gauche-droite ont parfois été serrés ces vingt dernières années dans la capitale de Haute-Normandie.
A droite depuis la Libération, au centre pendant 25 ans avec Jean Lecanuet, Rouen passe à gauche en 1995, profitant de la division à droite. Cette année-là, c'est Yvon Robert qui a le privilège historique de mener la gauche à la victoire.
Quel scénario en 2014?
Haut fonctionnaire de l'Education nationale entré en politique à la fin des années 80, passionné d'urbanisme, il s'est fait connaître localement comme le "Monsieur métro" de l'agglomération.
Mais en 2001, Yvon Robert est battu et Rouen revient dans le giron centriste avec Pierre Albertini, rédacteur du programme présidentiel de François Bayrou en 2007.
En 2008, la gauche unie reprend la ville dès le premier tour, mais c'est Valérie Fourneyron, l'actuelle ministre des Sports, qui mène les socialistes. Elle cède son fauteuil de maire à Yvon Robert en 2012 pour entrer au gouvernement.
Yvon Robert explique sa courte défaite de 2001 par le revers national subi par les socialistes aux municipales et qui va préfigurer l'échec de Lionel Jospin un an plus tard à la présidentielle.
Ce scénario ne pourrait-il pas se reproduire en 2014, étant donné l'impopularité actuelle du gouvernement? Pour éviter cela, Yvon Robert, ancien enseignant, bat la campagne à sa façon: pédagogique. Il organise des petites réunions de quartiers, dans lesquelles il explique les décisions municipales et les projets à venir.
Numéro deux sur la liste, Valérie Fourneyron est très présente et fait profiter le maire de sa popularité.