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Laurent Lopez, "le gauchiste du FN"

Laurent Lopez (FN) est en course pour remporter la mairie de Brignoles (Var).

Laurent Lopez (FN) est en course pour remporter la mairie de Brignoles (Var). - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le vainqueur de l'élection cantonale partielle à Brignoles, dans le Var, est de nouveau en campagne, cette fois pour conquérir la mairie. Rencontre.

D'un côté, un immense drapeau bleu-blanc-rouge. De l'autre, une étagère remplie de nourriture, la "banque alimentaire personnelle" de Laurent Lopez. Dans sa permanence, le candidat du Front national tient à mettre en avant la dimension sociale de son projet. "On m'appelle parfois le gauchiste du FN", plaisante celui qui a dernièrement remporté l'élection cantonale partielle à Brignoles (Var).

Aujourd'hui, cet ancien boxeur amateur se lance à l'assaut de la mairie, caracolant en tête des sondages. Pour BFMTV.com, celui qui se définit comme un "vrai socialiste" n'élude aucun sujet, de la polémique sur sa supposée adoration pour Hitler à sa popularité toute récente.

D'où vient votre engagement en politique?

J'étais cadre commercial dans l'industrie, ce qui me donne l'avantage de savoir gérer du personnel, de savoir aussi boucler un budget. Le déclic est venu alors que j'habitais encore à Marseille: un jour, je rentrais de l'entraînement de boxe. J'ai remarqué un groupe d'une quinzaine de personnes, en face d'une boulangerie. Ils ont tous attendu que le boulanger ferme pour aller récupérer les restes dans les poubelles. J'ai décidé qu'il fallait que je m'engage, pour essayer de soulager la misère de ces gens.

On croirait entendre un discours de gauche...

On m'appelle parfois le gauchiste du FN. Dans un sens, je suis un vrai socialiste. Mais je parle du socialisme, le vrai, celui qui donne à manger aux gens. Pas un socialiste bobo comme Hollande, Fabius etc. En fait, je ne me considère ni de droite, ni de gauche.

Pourquoi le FN alors?

Parce que je pense que l'on doit penser à l'intérêt des Français. La misère est à nos portes, et nous devons nous occuper de nos frères avant tout. Je ne suis pas antieuropéen, mais je ne veux pas de cette Europe là, celle qui broie les peuples dans une volonté de tout uniformiser. Avant l'euro, un chariot de courses coûtait 300 à 400 francs. Aujourd'hui, il vaut 200 euros. Et les salaires n'ont pas suivi...

Qu'est-ce qui a changé depuis votre victoire aux élections cantonales?

Je suis un peu moins anonyme, les gens m'interpellent plus. J'ai aussi beaucoup plus de travail, notamment au conseil général. Là-bas, j'en profite pour dire que j'ai rencontré des gens très sympas, dont certains de gauche, qui m'ont bien accueilli. Mais aussi certaines "têtes de cons".

Peu après votre élection, vous avez été au coeur d'une polémique, à propos de l'un de vos courriers adressé à Omar Djellil, un militant associatif marseillais. Le journal Le Point vous accuse d'être un adorateur d'Hitler (voir l'article du Point)...

C'est bien simple: j'ai été élu le 13, et Le Point sortait son article le 16. Dans mon courrier, une phrase a fait polémique (NDLR: "Un homme, que la décence m'interdit de nommer ici, parlait souvent de la Providence"). On l'a interprété comme une référence à Hitler, mais je parlais de Jean-Marie Le Pen. Je ne savais pas qu'Hitler employait souvent ce terme. Un autre exemple: quand j'ai été élu, un journaliste a sollicité ma réaction, et j'ai évoqué une "divine surprise". Quelques jours après, on m'a dit: "fait gaffe, c'est une expression que l'on attribue à Maurras" (un écrivain connu pour son antisémitisme).

Comment expliquez-vous les bons scores du FN à Brignoles?

Brignoles est une ville pauvre, où 8,5% de la population vit du RSA. Il y a beaucoup de logements sociaux. Je ne suis pas contre le principe, mais il faut y introduire une vraie mixité sociale. Le maire actuel (DVG) est enfermé dans ses dogmes. Il y a également de gros problèmes à Brignoles: insécurité, drogue, dégradation de véhicules, etc. Ce n'est pas Marseille, mais ça en prend le chemin.

Selon vous, le salut passe par une relance économique...

Je veux aller chercher les entreprises et les faire venir à Brignoles. Je prends un exemple: la mairie actuelle veut investir dans un cinéma. Je suis contre, car je pense qu'il faut donner un emploi aux gens afin qu'ils puissent y aller. Je compte gérer Brignoles comme un père de famille, à commencer par un principe: on ne dépense pas l'argent qu'on n'a pas.

Vous êtes le favori des sondages, pensez-vous remporter la victoire une nouvelle fois?

Il faut faire attention, car le dernier sondage a été réalisé le 14 décembre. Depuis, la droite s'est unie et la gauche aussi. Donc je prends ça avec discernement, tout en étant raisonnablement optimiste. Je préfère être battu sur mes valeurs que gagner sur un mensonge.

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Yann Duvert