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Elections Municipales 2026

Investiture LaREM à l'élection municipale de Paris: le duel Villani-Griveaux se précise

Cédric Villani (à gauche) et Benjamin Griveaux (à droite)

Cédric Villani (à gauche) et Benjamin Griveaux (à droite) - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / JOEL SAGET /AFP

Favori désigné pour l'investiture LaREM aux élections municipales de Paris, Benjamin Griveaux doit faire face à l'éclosion du député et mathématicien Cédric Villani.

A deux jours du grand oral devant la Commission nationale d'investiture (CNI), le choix du candidat LaREM aux élections municipales de Paris s'est transformé en duel. Face au favori désigné de ce processus, le député Cédric Villani a su s'imposer peu à peu comme un énorme caillou dans la chaussure de Benjamin Griveaux.

Preuve en est, en moins d'une semaine, le mathématicien à la broche-araignée a enregistré deux soutiens de poids. L'ancien secrétaire d'Etat Mounir Majoubi et l'adjointe à la mairie du 4e arrondissement de Paris Anne Lebreton ont annoncé retirer leur candidature pour rallier Cédric Villani. Les prises ne s'arrêtent pas là: l'ancien député marcheur Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot, a également apporté son soutien au député-mathématicien.

Décision mercredi soir

Par ailleurs, jeudi soir, lors de son meeting devant 500 personnes dont une dizaine de députés, aux airs de démonstration de force, Cédric Villani n'a pas eu un mot pour son concurrent Benjamin Griveaux, mais s'est montré laudateur envers de nombreux maires d'arrondissements, de droite et de gauche, en appelant "au rassemblement des énergies". Et en s'en prenant à Anne Hidalgo, il a voulu se poser comme "le premier maire écologiste de Paris".

La montée en puissance de Villani pourrait même convaincre la CNI d'ajourner sa décision prévue le mercredi soir, selon un ministre. "Plus on prendra le temps de bien apprécier les forces en présence, de bien débattre, ce ne sera pas du temps perdu", s'en est réjoui le mathématicien.

Les résultats d'un sondage BVA publié fin juin peuvent également être interprétés comme un signal d'alarme pour Benjamin Griveaux. Le parti présidentiel est donné - pour la première fois - en tête des intentions de vote, avec 1 à 4 points d'avance sur Anne Hidalgo. Mais selon cette étude, la liste LaREM alliée au MoDem recueille 25% d'intentions de vote, qu'elle soit conduite l'ancien porte-parole du gouvernement... ou Cédric Villani.

Les soutiens de Griveaux confiants

Ce qui n'était qu'une simple formalité pour Benjamin Griveaux est donc devenu un véritable combat politique. Malgré tout, les soutiens de l'ancien porte-parole du gouvernement, qui avait démissionné pour se consacrer à la conquête de Paris, sont confiants.

"Tout le monde peut être candidat, mais à la fin, c'est Benjamin qui est investi", assure, sans sourciller, l'un d'eux, selon qui "il y a 0% de malchance que Benjamin ne soit pas investi".

Ce dimanche, Benjamin Griveaux a également enregistré le ralliement d'Antonio Duarte, qui a abandonné la course à la mairie de Paris. Il a aussi reçu le soutien de 34 élus parisiens dans une tribune publiée dans le JDD.

Et Édouard Philippe?

Et ce n'est pas l'appel du maire du Havre Antoine Runfenacht pour investir Edouard Philippe qui risque de l'inquiéter outre mesure. "Je vais vous dire les choses de façon extrêmement claire: jamais, vous m'entendez bien, jamais il n'a évoqué devant moi, sa candidature à Paris", a démenti Gilles Le Gendre ce dimanche.

"Je ne vois pas par quelle illumination (...) on peut échafauder" cette hypothèse, a-t-il insisté dans le Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.

Troisième et dernier candidat encore en lice, le député Hugues Renson s'est dit "inquiet", ce dimanche sur radio J, du "danger" de la "course aux ralliements" de ses deux concurrents qui donnent l'image, selon lui, de "deux trains lancés l'un contre l'autre".

Benjamin Rieth avec AFP