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Législatives

"Les digues sautent": une députée macroniste veut "aller chercher les voix du RN" à l'Assemblée, la Nupes dénonce "un naufrage"

Céline Calvez, députée LaREM, le 15 juin 2020

Céline Calvez, députée LaREM, le 15 juin 2020 - JOEL SAGET / AFP

Les propos de Céline Calvez, députée Ensemble des Hauts-de-Seine, ont provoqué la colère de plusieurs élus de gauche dans la nuit de lundi à mardi.

Comment gouverner? Depuis dimanche soir et l'annonce des résultats du second tour des élections législatives, les élus de Renaissance (parti anciennement connu sous le nom de LaREM) se demandent comment trouver une majorité à l'Assemblée nationale, Ensemble n'ayant obtenu que 247 sièges.

Sans accord global avec une autre force politique, il faudra trouver des accords au cas par cas au Palais Bourbon, pour chaque texte. Y compris du côté de l'extrême droite et du Rassemblement national, à en croire Céline Calvez, députée Renaissance des Hauts-de-Seine.

"Quand on a besoin d'avoir une majorité et si c'est bon pour les Français, on va aller chercher les voix du Rassemblement national", indique-t-elle sur le plateau de C ce soir ce lundi.

"Vous souillez notre Assemblée nationale"

Dès la publication de l'extrait sur le compte Twitter de l'émission de France 5, les réactions à gauche ont été unanimes sur cette nouvelle ligne pronée par le parti présidentiel. "Quand la boussole indique l’extrême droite, le naufrage n’est plus qu’à quelques mètres", tweete ainsi Olivier Faure, Premier secrétaire du PS.

"Vous souillez notre Assemblée nationale en voulant en faire le théâtre obscur de basses manœuvres avec l’extrême droite", lance de son côté Benjamin Lucas, nouveau député Génération.s.

"Les barrages s'écroulent"

"La fébrilité de LREM les pousse dans les bras de l’extrême droite", affirme Fabien Roussel, ancien candidat des communistes à la présidentielle et réélu député dans le Nord.

"Les masques tombent. Les digues sautent. Les barrages s'écroulent", déplore-t-il.

"Vous pourrez compter sur la solidité du groupe communiste à l’Assemblée. Nous tiendrons la ligne, fidèles à notre histoire", prévient Fabien Roussel.

En dehors du champ politique, c'est le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, qui dénonce les propos de l'élue des Hauts-de-Seine.

"Vous n'avez pas honte, madame Calvez? Vous allez vous mettre d'accord avec le RN sur quoi? Supprimer les lois contre le racisme? Instaurer la préférence nationale? Sortir de l'Europe? Rétablir la peine de mort? Neutraliser la déclaration des droits de l'Homme?" demande-t-il.

Si au début du premier quinquennant d'Emmanuel Macron, LaREM se présentait comme un antidote à l'extrême droite, les résultats du second tour des législatives ont visiblement changé la donne.

Éric Dupond-Moretti évoquait par exemple ce dimanche sur BFMTV la possibilité "d'avancer ensemble" avec les partis d'opposition, dont le RN, à l'Assemblée alors que l'ancien avocat plaidait en 2015 pour l'interdiction du parti de Marine Le Pen.

Ariel Guez