Il y a 40 ans, la majorité était abaissée de 21 à 18 ans

La majorité avait été abaissée sous l'impulsion de Valéry Giscard d'Estaing (ici en 1974), alors président de la République. - -
Accorder le droit de vote aux personnes âgées de 18 ans. Il y a tout juste 40 ans, Valéry Giscard d'Estaing, alors fraîchement élu président de la République, appliquait une de ses promesses électorales en abaissant la majorité à 18 ans contre 21 ans auparavant.
Une action qui avait, selon Le Parisien, permis à près de 2,4 millions de jeunes Français d'accéder au droit de vote. Mais l'action du plus jeune président de la cinquième République avait également permis à ceux qui le souhaitaient d'élire domicile où ils le voulaient ou encore de se marier quand ils le désiraient, indique le quotidien national.
La "pré-majorité" toujours d'actualité
La mesure était alors d'autant plus révolutionnaire que la majorité était fixée à 21 ans depuis 1848, explique Le Parisien. La décision avait été cependant soutenue par la plupart des députés: le 26 juin 1974, l'Assemblée nationale avait voté à l'unanimité moins une voix la réforme, rappelle LePopulaire.fr.
Abaisser la majorité à 18 ans était alors une mesure risquée: comment savoir en effet pour qui allait voter les nouveaux électeurs? En 1981, François Mitterand avait remporté l'élection présidentielle sur le fil, raconte LePopulaire.fr, mais il reste difficile d'évaluer l'impact de la réforme sur la défaite de Valéry Giscard d'Estaing.
La décision d'abaisser la majorité avait été prise alors que mai 68 avait largement préparé le terrain et que la France était en retard par rapport à ses voisins européens. La majorité était en effet fixée à 18 ans depuis 1969 en Grande-Bretagne et depuis 1970 en Allemagne, assure Le Parisien.
Le débat sur la majorité reste d'actualité. L'élection de François Hollande avait relancé l'hypothèse d'une "pré-majorité" pour les jeunes de 16 à 18 ans, indique LePopulaire.fr. En 2013, Dominique Bertinotti, alors ministre déléguée à la Famille, avait assuré que le gouvernement se penchait sur une telle éventualité. Une perspective alors mal accueillie par près de 82% des Français.