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Désormais candidat, Macron cherche des fonds

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Officiellement candidat, Emmanuel Macron va rencontrer un obstacle de taille sur sa route: la collecte de fonds. Une mission délicate pour un parti sans élu, qui ne bénéficie d'aucune subvention publique.

La mission mobilise à plein temps une grande partie de l'équipe d'Emmanuel Macron: trouver de l'argent pour financer sa campagne. A présent qu'il est officiellement candidat, c'est désormais tout l'enjeu pour l'ancien ministre. "Nous ne bénéficions d'aucune subvention publique à la différence de tous les autres grands partis français", rappelle Benjamin Griveaux, porte-parole de En Marche.

"Le système a une vraie vertu: il aime se protéger lui-même, et cela lui permet aussi d'éviter qu'il y ait de nouveaux visages et de nouvelles personnes".

En Marche, son parti, n'a aucun élu, et donc pas le droit à un quelconque financement public. La seule solution pour remplir les caisses consiste donc à multiplier les appels aux dons. Emmanuel Macron s'y est attelé dès le mois de mai dernier. Son déplacement à Londres en septembre dernier avait servi à relancer sa campagne de levée de fonds: il avait alors réuni des hommes d'affaires dans la capitale britannique pour les convaincre de donner.

Gaël Duval, le fondateur du site Jechange.fr, est un soutien de longue date d'Emmanuel Macron. Patron de start-up, il a mis volontiers la main à la poche. Mais impossible de donner sans compter: les règles sont très strictes.

"Les entreprises n'ont pas le droit de donner pour la campagne, ni de mettre à disposition des moyens pour pouvoir aider. Donc c'est purement à titre personnel que je le fais", souligne-t-il. "Il n'y a que des petits donateurs avec un maximum de donation personnelle de 7500 euros par an", comme le prévoit le code électoral.

Objectif: lever 18 millions d'euros

A ce rythme, la marche est longue pour réunir l'argent nécessaire. L'objectif d'Emmanuel Macron: lever 10 millions d'euros auprès des donateurs avant de démarcher les banques, pour emprunter 8 millions supplémentaires. Pour l'instant, l'ancien banquier d'affaires a levé 2,7 millions d'euros. Il lui faut aller plus loin. 

S'il a décidé d'accélérer sa candidature, c'est aussi pour donner confiance à de nouveaux donateurs, et gagner la confiance des banques afin de réunir cette somme très élevée, 18 millions d'euros. Une somme d'autant plus difficile qu'Emmanuel Macron ne peut pas compter sur son parti pour l'aider. En 2012, les candidats à la présidentielle étaient autorisés par la Commission des comptes de campagne à dépenser 16,8 millions d'euros pour le premier tour, et 22,5 millions d'euros pour le second.

Mais les proches de l'ancien ministre ne se laissent pas abattre, se disent même optimistes. Ils espèrent désormais une percée dans les sondages de leur champion pour attirer de nouveaux donateurs. D'ici là, ils comptent également sur les recettes du livre-programme de leur candidat, qui bénéficiera d'un tirage de 200 000 exemplaires lors de sa sortie le 24 novembre prochain.

Ariane Kujawski avec Antoine Heulard, Alexia Ferre