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Déçu de son expérience au FN, Arnaud Cléré veut revenir à l'UMP

Arnaud Cléré a demandé au président Jean-François Copé sa réintégration à l'UMP.

Arnaud Cléré a demandé au président Jean-François Copé sa réintégration à l'UMP. - -

Lors d'une réunion de futures tête de listes frontistes, mi-octobre à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, Arnaud Cléré affirme avoir vu "deux personnes qui étaient tatouées avec des croix nazies sur leur bras".

Virage à 180 degrés. Un ancien militant UMP, Arnaud Cléré, exclu pour avoir noué une alliance avec le Front national dans la Somme, a décidé de faire machine arrière. La raison? Celui qui affirme dans un courrier à Jean-François Copé, le président de l'UMP, être "gaulliste dans l'âme" et avoir "milité dès 16 ans au RPR", se dit aujourd'hui "choqué" d'avoir vu des "tatouages de croix nazies" et entendu "des propos xénophobes, homophobes" lors de rencontres avec des membres du FN.

A l'origine, l'ambition d'Arnaud Cléré était de rassembler "du Centre à l'extrême droite" mais aujourd'hui, le candidat se voit contraint de l'admettre: "J'ai fait une erreur de penser qu'on pouvait associer les genres", raconte l'éleveur de 34 ans, actuellement sans mandat électif.

Le courrier d'Arnaud Cléré à Jean-François Copé publié par BFMTV

"Je l'ai vu de mes yeux"

Lors d'une réunion de futures tête de lises frontistes, mi-octobre à Hénin-Beaumont, le fief de la présidente du FN Marine Le Pen, dans le Pas-de-Calais, Arnaud Cléré affirme avoir vu "deux personnes qui étaient tatouées avec des croix nazies sur leur bras. Quand j'écoutais Marine Le Pen, je pensais que ce genre de personnage n'existait plus dans le Front national et malheureusement je l'ai vu de mes yeux".

Dans un communiqué, le secrétaire général du FN Steeve Briois a affirmé qu'aucune des têtes de listes présentes ce jour-là n'arborait de tatouage nazi. C'est "terrible d'en arriver à faire écrire une lettre à un candidat d'une ville de 3.000 habitants", a de son côté réagi Marine Le Pen dimanche soir sur BFMTV. "Cette liste RBM [pour "Rassemblement Bleu Marine", NDLR] aura lieu avec tous ses colistiers", a affirmé la présidente du FN, jugeant que "cette lettre a été écrite sous la dictée de M. Copé".

"Ce n'est pas pareil"

Arnaud Cléré explique enfin, dans le courrier comme sur Twitter, avoir "demandé pardon", demandé sa "réintégration à l'UMP" ainsi qu'une audience au siège du parti. "Le pardon couronne la grandeur" écrit-il en conclusion de cette lettre de deux pages.

"La droite et l'extrême droite, ce n'est pas pareil", s'est pour l'heure contenté de déclarer Jean-François Copé sur Europe 1.

j'ai demandé ma réintégration a l'UMP. J'ai commis l'erreur de m'allier avec un parti non républicain,sectaire et dictateur qu'est le FN.
— Cléré Arnaud (@ClereClr) 24 Novembre 2013

"côté brutal" et "dérapage contrôlé"

Pourtant à y regarder de plus près, Arnaud Cléré n'est pas une exception. Un autre néo-frontiste, issu du Front de Gauche, Anna Rosso-Roig, raconte elle aussi sa désillusion ce lundi à Libération. Fort d'une communication neuve, "des gens comme moi ont eu l’espoir qu’ils [les membres du FN, NDLR] enlèvent ce côté brutal", explique-t-elle au quotidien.

Début novembre déjà, Nadia Portheault, d'origine algérienne, avait aussi renoncé à briguer la mairie de Saint-Alban sous la bannière RBM, près de Toulouse en raison de remarques racistes de la part de cadres et militants.

De là à imaginer d'autres cas de figure, le Front national a pris les devants et transmis un "guide de l'élu", dévoilé par le Huffington Post, à ses futurs conseillers municipaux. Et notamment une remarque qui laisse songeuse: "Restez fermes et dignes! Le moindre dérapage fera les choux gras de la presse locale (nous ne sommes pas tous des as du dérapage contrôlé !")

S.A.