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Corse: Darmanin enjoint à Barnier d'inscrire le projet d'autonomie de l'île au Parlement

Gérald Darmanin le 8 octobre à l'Assemblée nationale

Gérald Darmanin le 8 octobre à l'Assemblée nationale - Thomas SAMSON / AFP

En mars 2022, le processus dit de Beauvau avait abouti à un accord prévoyant "la reconnaissance d'un statut d'autonomie" de la Corse "au sein de la République."

"Le plus dur a été fait." Dans un entretien à Corse Matin publié samedi 23 novembre, l'ancien ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin presse le Premier ministre Michel Barnier de soumettre au Parlement la "proposition constitutionnelle" reconnaissant un statut d'autonomie à la Corse, un projet interrompu par la dissolution de l'Assemblée.

"Il faut désormais que cette proposition soit présentée par Michel Barnier au Parlement le plus rapidement possible. C'est ce qu'Emmanuel Macron a dit au président (du Conseil exécutif de l'île, Gilles) Simeoni qu'il a reçu récemment", a-t-il assuré au quotidien.

Et le député du Nord d'ajouter: "nous avons rétabli la paix civile en Corse. J'ai engagé, à la requête du chef de l'État, un processus historique, et pour la première fois un ministre de l'Intérieur a évoqué la question de l'autonomie que nous avons négociée."

"Une question se pose dorénavant, la représentation parlementaire peut-elle adopter la proposition constitutionnelle? La réponse est oui, et encore plus qu'avant. Il existe une large majorité au Palais-Bourbon entre les LR avec lesquels nous formons une majorité, les socialistes, les centristes de Liot, et du côté du Sénat. Je demande, je le redis, au Premier ministre d'inscrire ce texte à l'ordre du jour du Parlement. Il ne faut pas avoir peur", insiste encore l'ancien homme fort de Beauvau.

"Il faut que la Corse incarne la fin d'un État jacobin"

Le processus dit de Beauvau avait été initié en 2022 par Gérald Darmanin, à la demande d'Emmanuel Macron, pour mettre un terme à des violences sur l'île provoquées par la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna. Il avait débouché en mars sur un accord prévoyant "la reconnaissance d'un statut d'autonomie" de la Corse "au sein de la République".

Mais la dissolution de l'Assemblée nationale avait mis un terme aux discussions, laissant de nombreux élus corses craindre l'abandon du projet. "Il faut que la Corse incarne la fin d'un État jacobin", explique samedi Gérald Darmanin.

Devant l'Assemblée, la ministre des Territoires Catherine Vautrin avait évoqué un projet de loi constitutionnelle en 2025 devant déboucher, in fine, sur vote du Congrès "avant la fin de l'année 2025".

Par ailleurs, interrogé sur une éventuelle candidature à l'élection présidentielle, M. Darmanin a répondu: "trop tôt pour le dire". "Mais je ne m'en désintéresserai pas, j'y porterai de toute façon mes convictions mes idées", ajoute le député EPR, membre du parti macroniste Renaissance mais également proche d'Édouard Philippe (Horizons), et qui a récemment créé un club de réflexion, Populaires.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV