Christian Gravel, le préfet responsable de la gestion du fonds Marianne, démissionne

Le préfet Christian Gravel a démissionné ce mardi soir de son poste de secrétaire général du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation. Ce proche de Manuel Valls qui avait à ce titre la charge du fonds Marianne avait était auditionné par le Sénat dans le cadre d'une Commission d'enquête.
Une information judiciaire a été ouverte par le parquet national financier à propos de ce fonds lancée par Marlène Schiappa.
"Un traitement privilégié" pour l'une des associations mises en cause
Cette décision fait suite à la publication d'un rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) visant la subvention versée à l'une des associations bénéficiaires du fonds. La synthèse de ce rapport, transmis par la place Beauvau, dénonce "un traitement privilégié" réservé par Christian Gravel à cette association.
"Après avoir pris connaissance du rapport", le préfet "a souhaité remettre sa décision, qui a été acceptée", peut-on lire dans un communiqué de presse du ministère de l'Intérieur.
Devant les sénateurs, le désormais ex secrétaire général du comité interministériel qui reste toujours place Beauvau avait été interrogé sur le principal bénéficiaire du fonds, l'association USEPPM, laquelle a bénéficié d'une dotation de 355.000 euros. Or, cette somme aurait seulement alimenté un site internet et des publications peu suivies sur les réseaux sociaux.
Le fonds Marianne, une "commande politique"
Christian Gravel avait par ailleurs assuré que "qualitativement, le bilan (de l'USEPPM, ndlr) est positif", citant le fait que cette association avait produit "500 posts, tweets, threads et vidéos" défendant les valeurs de la République sur les réseaux sociaux.
Cette association ne répondant plus, entre mai 2022 et février 2023, aux demandes du CIPDR d'un bilan quantitatif et qualitatif de son action, Christian Gravel a indiqué avoir procédé à un signalement auprès du parquet national financier. Et ce, "avant" la révélation de cette affaire fin mars par le journal Marianne et France 2, selon lui.
N'ayant pas produit toutes les pièces demandées par les sénateurs, Christian Gravel avait reconnu "une erreur".
Le préfet avait par ailleurs déclaré que la mise en place de ce fonds était "une commande politique" de la ministre alors chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, et que le Comité de sélection des 17 associations retenues in fine était composé de trois membres du cabinet de Marlène Schiappa et de trois membres du CIPDR.