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Politique

Choc de moralisation : l’idée d’un référendum divise la gauche

Ce week-end, les idées se sont succédé afin de mettre en œuvre le « choc de moralité » annoncé par Hollande

Ce week-end, les idées se sont succédé afin de mettre en œuvre le « choc de moralité » annoncé par Hollande - -

Le « choc de moralisation » promis par le gouvernement est censé instaurer plus de transparence dans la vie politique. Cette annonce ouvre la porte à toutes les propositions, parmi lesquelles l'élaboration d'un référendum. Si l'ancien ministre PS Paul Quilès approuve l'idée d'Harlem Désir, elle est jugée « démagogique » par le Parti de Gauche.

Après le « choc de simplification » annoncé le 28 mars par François Hollande, voici le « choc de moralisation », chargé d’instaurer plus de transparence dans la vie politique après le scandale de l'affaire Cahuzac. En marge d’un déplacement en Bavière vendredi, Jean-Marc Ayrault l’a promis : « Nous prendrons toutes les décisions les plus courageuses, les plus sévères qu'il faudra pour faire reculer tous les risques d'atteinte à la loi et à la probité ».
Dans son intervention télévisée après les aveux de Jérôme Cahuzac, François Hollande voulait « lutter de manière impitoyable contre les conflits entre intérêts publics et intérêts privés, et assurer la publication et le contrôle des patrimoines des ministres et de tous les parlementaires ».

77% des Français se défient des politiques

Ce week-end, les idées se sont succédé afin de mettre en œuvre ce fameux « choc de moralité » censé mettre fin à toutes les dérives financières dans la classe politique. Celle qui a le plus de succès est de rendre public le patrimoine des élus. Laurent Wauquiez milite pour une « opération mains propres ». Dans un style pour le moins people, le vice-président de l'UMP se montrait hier au côté de sa femme dans le JDD, et dévoilait la totalité de son patrimoine. Invitée ce lundi matin sur RMC et BFMTV, Eva Joly envisage de son côté d’augmenter les moyens de la lutte contre l'évasion fiscale.
Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, va plus loin, avec un référendum sur les mesures à venir pour fixer les règles de la moralisation de la vie politique. Une proposition qui intervient en même temps qu’est diffusé un sondage préoccupant pour le Figaro. On y apprend que 77% des Français pensent que le personnel politique est corrompu.

« Un texte établi par une Commission indépendante »

L’ancien ministre socialiste Paul Quilès, aujourd'hui à la gauche du PS, a été le premier à proposer un référendum : « c'est au président de la République d’intervenir pour retrouver son autorité. Pour cela, il faut qu’il appelle à un référendum dont le texte serait établi par une Commission indépendante. Tous les partis apporteront leur pierre. » L’ancien ministre se défend de « faire une petite opération politicienne » mais fait en sorte que le climat jugé « très délétère » et « extrêmement dangereux », « n’atteigne pas la démocratie ».

« Un référendum révocatoire »

Une proposition estimée au contraire « démagogique » par Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de Gauche qui dénonce un « écran de fumée » : « il est tout à fait possible de légiférer sans laisser penser que tous les élus – déjà contrôlés- sont susceptibles d’être des délinquants ». Et de préférer l’exemple du référendum révocatoire déjà en place au Venezuela : « Si on n’est pas satisfait d’un élu, à mi-mandat, il suffit d’avoir des dizaines de milliers de signataires pour pouvoir remettre cet élu en question ».

Claire Béziau, avec Thomas Chupin