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Politique

Cameroun, Mali, récession : la mauvaise Grèce pour François Hollande

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -

La journée de mardi aura été celle des mauvaises nouvelles : prise d’otages, Mali, récession. Le voyage du président François Hollande en Grèce s’est transformé en gestion de crise.

« Ce n’est que le début d’une année sacrificielle », a expliqué mardi soir un conseiller au cœur du pouvoir. La situation, selon lui, « oblige à dire la vérité et à oublier 2017. Quant aux élections intermédiaires, municipales et autres départementales, il va falloir s’assoir dessus ». Constat pessimiste, au terme d’une journée dantesque. 15h30, le président, depuis Athènes, confirme l’enlèvement au Cameroun des sept touristes Français dont quatre enfants. Le scénario du pire. Et un coup de massue en plein déplacement grec, qui devait permettre d’évoquer la question des déficits au niveau européen.
Une déclaration est alors organisée en marge de sa visite, dans un décor improbable, devant les rayonnages d'une bibliothèque glaciale.
Le président annonce l’autre très mauvaise nouvelle, parvenue en fin de matinée au ministère de la défense : la mort d’un deuxième soldat Français au Mali. Il a fallu attendre plusieurs heures avant de la révéler, le temps de prévenir la famille et de stabiliser la situation militaire sur le terrain. Une journée à oublier.

Ce double évènement a de nouveau braqué les projecteurs sur le Mali

La guerre avait disparu des écrans radars, comme si elle était finie. Et pourtant, la semaine dernière, dans la plus grand secret, François Hollande a donné son feu vert pour les opérations dans les montagnes de l'Adrar des Ifoghas, présenté comme le dernier refuge des djihadistes, au nord-est du pays. Le chef de l’Etat et son ministre de la Défense en ont longuement parlé dans l’avion pour New Dehli.

C’est une guerre secrète ? Jean-Yves le Drian ne communique plus ?

Ses services, dès le week-end, ont commencé à diffuser auprès de certains médias des images chocs de caches d’armes, d’explosifs. Afin de préparer les esprits au pire, expliquait mardi soir un proche du ministre de la Défense. La communication est verrouillée. « Le président est rattrapé par ses déclarations sur le plus beau jour de sa vie politique », estimait mardi soir un ancien ministre de la Défense. L’unité nationale tient encore, mais pour combien de temps…

La guerre, la crise, le gouvernement commence à manquer d’oxygène…

La vraie fausse gaffe de Laurent Fabius, qui a évoqué mardi matin un zéro-deux, zéro-trois % de croissance, aussitôt démenti par Bercy, n’a fait qu’ajouter à la cacophonie gouvernementale sur une situation économique et sociale qui s’enfonce jour après jour. François Hollande, à peine arrivé à Athènes, ne pouvait que confirmer que le zéro-huit % ne serait pas atteint. Il y a des jours comme ça, où ça ne veut pas. Dans le dur. Sans répit. Et ça va durer de longs mois.

Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de ce mercredi 20 février.

Jean-François Achilli|||

Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste RMC/BFMTV

Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, puis le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.

>> Suivez-le sur Twitter @jfachilli et sur son blog.

Jean-François Achilli