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Benjamin Griveaux, de jeune loup de la Macronie à sa chute en pleine campagne

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Porte-parole d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle victorieuse, Benjamin Griveaux était l'un des proches du président. Sa campagne parisienne s'arrête ce vendredi, au milieu d'une atmosphère de scandale. Retour sur son parcours.

L'arrêt est retentissant. Un coup de tonnerre dans la campagne parisienne. Ce vendredi, dans un message diffusé sur BFMTV, Benjamin Griveaux annonce arrêter sa course à la mairie de Paris. A l'origine de cette interruption inattendue, des vidéos intimes qui circulent sur les réseaux sociaux et le mettent en cause. Sans qu'elles ne soient pour le moment authentifiées, ni démenties. 

"En annonçant ma candidature à la mairie de Paris je connaissais la dureté de la vie politique", glisse-t-il dans son message du jour.

S'il est un jeune politique, il a déjà une bonne expérience de ce monde et incarne l'ascension de la Macronie. Soutien de la première heure du président de la République, le député de Paris a débuté la politique au Parti socialiste. Diplômé de HEC et Sciences Po, il a fait ses premières armes auprès de Michel Rocard et Dominique Strauss-Kahn.

En 2008, il se fait élire au conseil municipal de Chalon-sur-Saône et au Conseil général de Saône-et-Loire -dont il est originaire-, et pour lequel il devient vice-président, sous la houlette d'Arnaud Montebourg. Sous la présidence de François Hollande, il devient également conseiller de Marisol Tourraine alors qu'elle est ministre de la Santé. 

Perçu comme arrogant et techno

Après un passage par le privé, il s'engage de nouveau en politique. Cette fois, derrière Emmanuel Macron. Très tôt dans la campagne. Il devient un de ses porte-paroles et multiplie les passages médiatiques, s'expose et contribue à la victoire de l'ancien ministre de l'Economie. 

Ambitieux, et inconnu deux ans plus tôt, il devient alors secrétaire d'Etat auprès de Bruno Le Maire à Bercy, avant de rapidement succéder à Christophe Castaner comme porte-parole du gouvernement. Un poste qu'il quittera en mars 2019 pour mener sa campagne parisienne.

La République en marche l'investit pour mener cette course à l'Hôtel de Ville, face à des candidats en interne comme Hugues Renson, Mounir Mahjoubi ou encore Cédric Villani. Ce dernier n'accepte pas cette nomination et se présente en dissidence contre lui. C'est le début d'une campagne qui ne prendra finalement jamais, où les sondages indiquent qu'un duel s'installe entre l'actuelle maire, Anne Hidalgo, et Rachida Dati, candidate Les Républicains. Il est également régulièrement raillé pour certaines de ses propositions, comme son projet de transformer la gare de l'Est en Central Park ou encore le projet de prêt de 100.000 euros à des Parisiens souhaitant acheter un logement dans la capitale. 

Souvent décrit comme un technocrate arrogant, il essaie à l'occasion de cette campagne de casser cette image. Et notamment lors d'une récente réunion publique, au théâtre Bobino, où il fend l'armure sur la scène parisienne. 

"Derrière mon assurance et mes bons mots, auxquels je ne sais pas toujours résister, se cachent aussi mes angoisses et mes échecs, mes épreuves, mes drames familiaux. Tout cela forge un caractère et manifestement une carapace", lance-t-il alors.

Des propos dont il ignorait probablement à l'époque qu'ils prendraient une autre ampleur quelques semaines plus tard. 

Ivan Valerio