Avant la "Fête à Macron", François Hollande fustige "la méthode" de la France insoumise

François Hollande ce jeudi. - BFMTV
François Hollande, qui a publié il y a peu Les leçons du pouvoir, a accordé ce jeudi soir une interview à Ruth Elkrief sur notre antenne, depuis ses bureaux parisiens, dont les fenêtres donnent sur les Tuileries. Alors qu'Emmanuel Macron a rejeté la responsabilité des désordres du début de semaine sur les cadres insoumis, avant la "Fête à Macron" qui doit se tenir dans les rues de Paris samedi, l'ex-chef de l'Etat a souligné qu'il ne fallait pas confondre le mouvement de Jean-Luc Mélenchon avec les casseurs du 1er-mai: "C’est de la polémique politique. Ce n’est pas mon affaire. Je pense qu’il y a des groupes structurés, organisés, parfois armés pour porter la violence, ils n’ont pas besoin d’être encouragés, et ils le font peu importe l’occasion."
Il a craint que les débordements de mardi viennent à se réitérer durant d'autres marches: "Le risque est que ça se reproduise avec plus d’intensité". Pour autant, il n'en a pas moins attaqué la position qu'il prête à la France insoumise:
"Il y a le sujet de l’ordre public face à ses groupes. Il y en a un autre: l’attitude d’une force politique dont le seul objectif est de réduire la gauche de gouvernement. Ce n’est pas propre à la France. C’est pourquoi j’ai aussi faite ce livre pour dire à la social-démocratie qu’elle doit être fière de ce qu’elle fait, et ne pas céder à la pression de cette gauche de la gauche ne veut même plus dire qu’elle est la gauche."
Il a plus précisément vilipendé la manière employée selon lui par le mouvement de Jean-Luc Mélenchon: "La méthode n'est à mon avis pas conforme à ce que doit faire une formation politique. Une formation, ce n’est pas faire 'la fête' à un président de la République ou lancer des mouvements dans la rue."
"L'indignation" de Hollande le 1er-mai
Parlant "d'expérience", François Hollande a par ailleurs analysé les violences du 1er-mai. Il a indiqué que sa première réaction était de colère:
"La première réaction est d’indignation. Ces groupes venus pour détruire et casser et attaquer les forces de police pour détourner l’objet de la manifestation ont une attitude inqualifiable et se mettre en dehors de la démocratie. Avant tout débat, il y a cette condamnation qui doit être unanime. (...) Toutes les forces républicaines doivent s’associer pour trouver une solution".
Après avoir rappelé qu'en ce genre de circonstances, l'essentiel était que "les vrais manifestants ne soient pas touchés" par la réponse policière, François Hollande a salué celle-ci: "J’ai nommé le préfet, je sais son sens du devoir et de l’Etat. Il a dû éviter un affrontement dont les manifestants, les vrais, auraient été les victimes. Je sais la difficulté de la tâche. Je veux croire que tout s’est passé conformément à ce que veut l’action policière. J’ai aussi confiance en la police."