BFMTV
Politique

Attendu au tournant, Sébastien Lecornu avance sur l'idée d'une contribution des plus riches à l'effort budgétaire

placeholder video
Le Premier ministre doit recevoir ce mercredi 24 septembre les huit organisations syndicales, alors qu'un gouvernement se fait toujours attendre. Sébastien Lecornu veut faire un pas en avant sur la mise en place d'une taxation des plus riches, comme le réclame la gauche et les syndicats.

Deux semaines après sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu entretient toujours le flou autour de ses intentions. Le Premier ministre continue de consulter les organisations syndicales et patronales ce mercredi 24 septembre, sans forcément répondre aux diverses interrogations et attentes.

Impossible d'y échapper

"On ne sait rien, on se demande à quoi tout ça va aboutir", affirme un proche d'Édouard Philippe. "Il faut que les macronistes se fassent mal, que ce qu'ils abandonnent apparaissent aux yeux des Français comme un renoncement", prévient un responsable du Parti socialiste.

Un message en partie entendue par le Premier ministre. Selon nos informations, Sébastien Lecornu est décidé à avancer vers la mise en place d'une contribution des plus riches -entreprises et particuliers- à l'effort budgétaire. À Matignon, mais aussi au ministère de l'Économie et des finances, ainsi que chez les patrons, tout le monde semble d'accord pour dire qu'il est impossible d'y échapper.

"La question n’est pas de savoir si Bernard Arnault va payer, la question est de savoir comment", résume un proche du Premier ministre auprès de BFMTV.

Écarté par François Bayrou pour élaborer ses pistes d'économies et de recettes pour le budget 2026, tous les éléments semblent désormais réunis pour mettre en place pareille taxe. La pression populaire autour d'une contribution des plus riches est largement soutenue, la menace de la censure oblige à lâcher du lest au Parti socialiste et cette mesure rapporterait une manne bienvenue dans les caisses de l'État.

Les syndicats maintiennent la pression

Mais si l'idée d'une telle contribution a fait son chemin, les patrons ont d'ores et déjà posé des lignes rouges. Notamment, il est hors de question pour eux qu'elle prenne la forme de la taxe Zucman. Par ailleurs, elle ne doit handicaper ni les investissements, ni les embauches, et ne pas concerner les entreprises dont la majorité de la valeur est boursière (à l'image des start-up comme Mistral).

"Avec le Premier ministre, on a beaucoup discuté sur la réforme de la fiscalité des hauts revenus, les holdings. Mais bon s'il fait quelque chose là-dessus, il faut un totem... Sinon personne n'y comprend rien", juge l'un de ses proches.

Sébastien Lecornu a-t-il cédé face à l’ultimatum de l’intersyndicale?
Sébastien Lecornu a-t-il cédé face à l’ultimatum de l’intersyndicale?
3:34

Du côté des syndicats, cette main tendue ne suffira pas forcément à éteindre la colère. Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière (FO), assure sur BFMTV que le syndicat ne "va pas ranger la menace de nouvelles grèves juste parce qu'il (Sébastien Lecornu, NDLR) nous met un peu plus de justice fiscale".

"Sébastien Lecornu doit réfléchir pour que la facture ne pèse pas que sur les travailleurs", fustige ce dernier qui répète vouloir "l'abrogation de la réforme des retraites".

Service politique BFMTV