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Politique

Attaque chimique en Syrie: le gouvernement va fournir aux parlementaires des preuves accusant Assad

Une récente note des services de renseignement français fait état notamment de "plusieurs centaines de tonnes d'ypérite" et "gaz sarin" détenues par le régime syrien

Une récente note des services de renseignement français fait état notamment de "plusieurs centaines de tonnes d'ypérite" et "gaz sarin" détenues par le régime syrien - -

Le gouvernement va mettre à la disposition des responsables parlementaires reçus à 17h à Matignon des documents permettant de « bien identifier » la responsabilité du régime de Bachar al-Assad dans l'attaque chimique du 21 août en Syrie.

Reçus ce lundi à 17h à Matignon par Jean-Marc Ayrault, pour les informer de la situation en Syrie avant la convocation du Parlement en session extraordinaire mercredi pour un débat qui s'annonce houleux, des responsables parlementaires vont se voir présenter des preuves de la responsabilité du régime syrien dans l’attaque chimique du 21 aout dernier. « Ce sera un ensemble d'éléments de preuve de différentes natures qui permettent de bien identifier le régime comme responsable de l'attaque chimique du 21 août », a indiqué une source proche du dossier. Il s'agit de « documents secrets déclassifiés », avait indiqué peu auparavant une autre source proche du dossier, précisant qu' « un certain nombre d'entre eux pourraient être rendus publics » dans la perspective du débat parlementaire de mercredi.
Le Premier ministre fera notamment une déclaration en fin de journée concernnat la situation en Syrie. Il s'agit, rappelle Matignon, de « faire le point sur la situation en Syrie, avant le débat en séance publique du mercredi 4 septembre ».

>> Intervention en Syrie : le Parlement doit-il voter ?

Hollande sous pression

François Hollande subit depuis samedi la pression de l'opposition mais aussi d'un certain nombre de parlementaires socialistes pour qu'un vote soit organisé au Parlement sur la perspective d'une action militaire de la France contre le régime de Bachar al-Assad, que Paris et Washington tiennent pour responsable de l'attaque chimique meurtrière du 21 août dans la banlieue de Damas (plus de 1 400 morts selon les services de renseignement américains). Alors que les frappes aériennes semblaient imminentes, Barack Obama, déterminé comme François Hollande à « punir » ce régime, a annoncé samedi qu'il allait consulter le Congrès américain.

Ypérite, gaz sarin et neurotoxique organophosphoré

Une récente note des services de renseignement français -- dont le contenu dévoilé par le Journal du dimanche a été confirmé à l'AFP -- fait état notamment de "plusieurs centaines de tonnes d'ypérite" et "gaz sarin" détenues par le régime syrien, soit un stock total dépassant les 1 000 tonnes d'agents chimiques. La note révélée par le JDD est une synthèse établie par la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) et la DRM (Direction du renseignement militaire) à l'issue de "milliers d'heures de travail" des agents français.
Outre les stocks d'ypérite (un gaz de combat asphyxiant appelé aussi gaz moutarde) et de gaz sarin, leur rapport, selon le journal, "mentionne également que les scientifiques syriens ont travaillé sur l'ypérite à l'azote, un agent vésicant de première génération, ainsi qu'un neurotoxique organophosphoré dont la toxicité est supérieure à celle du sarin". De telles notes de synthèse classifiées sur des sujets communs traités entre services (DGSE/DRM ou DGSE/DCRI) sont communiquées régulièrement à l'Elysée, via le coordonnateur national du renseignement, mais aussi à Matignon et aux ministères régaliens (Défense, Quai d'Orsay, Intérieur, Justice).

La rédaction