Amiante : Martine Aubry mise en examen pour homicides et blessures involontaires

Martine Aubry - -
L’entretien aura duré près de huit heures, et il aura conduit à une mise en examen. Mardi, la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy, après un tête-à-tête avec Martine Aubry, a décidé de mettre en examen l'ancienne dirigeante du PS pour homicides et blessures involontaires suite au drame de l’amiante. L'avocat de Martine Aubry doit déposer une demande en annulation dès aujourd'hui. « Dès ce mercredi, mon avocat déposera une demande en annulation de cette mise en examen. Tout cela ne peut se terminer que par une annulation », a-t-elle déclaré.
« Rien ne justifiait ma mise en examen »
La maire de Lille estime avoir toujours œuvré pour la protection des salariés et de la population lorsqu'elle était directrice des Relations du travail au début des années 80. Chargée de fixer les réglementations pour la protection des travailleurs, elle aurait trop tardé à appliquer une directive européenne de 1983 qui durcissait les mesures de protection contre l’amiante, et qui, en France, n’a été mise en place totalement qu’en 1987. Une fausse piste, selon la maire de Lille. Selon elle, la juge « a considéré qu’elle devait me mettre en examen pour mes fonctions de directeur des relations du travail il y a 25 ans entre 1984 et 1987. Je considère pour ma part que tout doit être fait dans ce drame de l’amiante qui a fait des victimes au niveau mondial, et je lui ai dit et redit que je souhaitais être entendu comme témoin pour apporter ma connaissance du dossier, mais que rien ne justifiait ma mise en examen ».
Elle a aussi accusé la justice de « faire fausse route en s'attaquant à ceux qui ont protégé les salariés et non à ceux qui les ont exposés », expliquant « avoir toujours fait ce que j'avais à faire au regard des connaissances de l'époque, notamment en matière de règlements et de contrôle ».