Alsace : un référendum pour diminuer le nombre d'élus

Les alsaciens votent ce dimanche. Ils doivent dire « oui » ou « non » à la fusion de leurs assemblées départementales et régionale. - -
Les Alsaciens sont appelés aux urnes dimanche pour un référendum inédit : ils doivent dire « oui » ou « non » à la fusion de leurs assemblées départementales et régionale. Le projet soumis à référendum est porté par le président UMP du Conseil Régional d'Alsace, Philippe Richert, et soutenu par les présidents UMP des conseils généraux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Il prévoit de fusionner les trois conseils en une seule et même collectivité.
Réduction du nombre d’élus
Si le projet était adopté, il n'y aurait plus dès lors qu'une seule et unique instance pour assurer toutes les missions aujourd'hui confiées aux départements et à la région. Il n’y aurait plus qu’un seul conseil exécutif, qui siégerait à Strasbourg, un seul président, un budget unique et des services fusionnés. Le nombre d’élus serait donc réduit, de 122 actuellement à une centaine maximum. Les démarches administratives s’en trouveraient simplifiés, assurent les défenseurs du projet, le citoyen n'ayant plus qu'un seul et unique interlocuteur.
« 100 millions d’euros d’économies sur 5 ans »
« Le paysage administratif est devenu tellement complexe que les gens aujourd'hui ne savent plus vraiment qui fait quoi, affirme Philippe Richert. Il faut simplifier le mille-feuille administratif ». Le but est aussi de faire des économies : « Chez nous on pourrait gagner 100 millions d'euros sur 5 ans. Evidemment cette simplification devrait se retrouver partout. Ce qui se passe en Alsace peut servir d'exemple à d'autres régions, c'est pour cela que l'enjeu de dimanche est important ».
« Une diminution de l’offre de service public »
Simplification administrative ? Ce n’est pas l’avis de Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste Français qui s'est rendu en Alsace mercredi pour soutenir la campagne du « non ». « Ça a l'apparence d'une bonne idée mais en vérité c'est plein de dangers, prévient-il. Dans les régions et départements, il y a une très grosse demande de dépenses de services publics, pour l'école, pour la santé, pour l'aide sociale... et on nous dit "on va à nouveau faire des économies" ! Ces regroupements vont servir à diminuer l'offre de service public et à en réduire la proximité ».
3 Alsaciens sur 4 seraient favorables|||
Pour l'emporter, les partisans devront non seulement obtenir la majorité des voix, mais le scrutin doit aussi mobiliser au moins 25% des électeurs inscrits dans chacun des 2 départements (Haut-Rhin et Bas-Rhin).
Le « oui » semble favori : selon un sondage CSA du 7 mars, 3 Alsaciens sur 4 seraient favorables à la création de cette collectivité territoriale unique. Du côté des responsables politiques, l'UMP est la principale promotrice de cette fusion. Les socialistes, eux, sont favorables à l'idée mais hostile au projet tel qu'il a été présenté. Au Front de Gauche, on dénonce « un éclatement de la République ». Et au FN, un « détricotage de la France ».
Si les Alsaciens se prononcent favorablement dimanche, le projet de fusion devra passer entre les mains du Parlement qui définira les conditions de création de cette collectivité unique. Elle ne devrait pas voir le jour avant les prochaines élections territoriales en 2015.