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Agression antisémite: François Hollande dénonce une "violence insupportable"

Pour François Hollande, cette agression montre que "le mal traverse nos sociétés".

Pour François Hollande, cette agression montre que "le mal traverse nos sociétés". - Alain Jocard - AFP

François Hollande a réagi et condamné l'agression d'un couple à Créteil, ciblé pour sa confession juive. En début de semaine, ils avaient été braqués à leur domicile et la jeune fille violée.

L'agression d'un couple à Créteil est pour François Hollande une "violence insupportable". Lors d'une intervention à l'Elysée ce jeudi, le chef de l'Etat a dénoncé "une forme de violence d'autant plus insupportable qu'elle vise à diviser".

Un couple a été séquestré lundi à Créteil, la jeune femme violée et leur appartement cambriolé. Ils auraient été visés en raison de leur confession juive. Les malfaiteurs "partaient de l'idée qu'être juif signifiait que l'on avait de l'argent", a confirmé le parquet. François Hollande a insisté sur la gravité des faits et la nécessité de lutter contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations. "Quand il se passe de tels drames, de telles tragédies de n'est pas la famille simplement qui est blessée, agressée, c'est ce que la France porte de plus grand, de meilleur qui se trouve blessé, abîmé".

Un peu plus tôt dans la journée, Manuel Valls s'était exprimé depuis son compte Twitter. "L'horreur de Créteil est la démonstration immonde que la lutte contre l'antisémitisme est un combat de tous les jours", indique le Premier ministre, avant d'écrire son "soutien à la famille".

Un suspect toujours en fuite

Deux des agresseurs et un homme suspecté d'être complice ont été arrêtés. Un autre malfaiteur est toujours en fuite. Les trois personnes interpellées ont été placées en détention provisoire mercredi soir après leurs mises en examen pour violences en "raison de l'appartenance religieuse" et "association de malfaiteurs". Les deux hommes impliqués directement dans l'agression sont également poursuivis pour vol avec armes, extorsion, séquestration, viol en réunion. 

Les victimes, Jonathan 21 ans et sa compagne de 19 ans ont vécu un véritable calvaire. Après s'être introduits dans l'appartement, les malfaiteurs ont ligoté le jeune homme et sa compagne dans deux pièces différentes. Les agresseurs les ont alors interrogé sur Samuel, le petit frère du Jonathan, aux revenus supposés "immenses". Il aurait été pris pour le gérant de la boutique où il travaille, alors qu'il n'est que vendeur. "Quand les agresseurs ont débarqué chez ses parents, ils ont tout de suite réclamé les caisses du magasin", a indiqué un proche de la famille à BFMTV.com.

Une autre agression en novembre

Les cambrioleurs et leur complice sont également soupçonnés d'avoir "roué de coups", début novembre, un septuagénaire de confession juive dans la même ville du Val-de-Marne. Pour ces faits ils ont également été mis en examen pour "violences en réunion sur personne vulnérable en raison de son appartenance religieuse".

Ces affaires interviennent dans un contexte de résurgence des actes antisémites en France. Ils ont presque doublé au cours des sept premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2013, selon le Service de protection de la communauté juive (SPCJ). Manuel Valls s'est engagé le 18 septembre à remettre à plat le plan national d'action contre le racisme et l'antisémitisme, selon lui "pas à la hauteur des enjeux".

C. B avec AFP