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Affaire Tapie : « Un détournement de 400 millions pour Bernard Tapie », accuse Bayrou sur RMC

François Bayrou, le président du Modem, souhaite un véritable pouvoir politique pour l'Europe.

François Bayrou, le président du Modem, souhaite un véritable pouvoir politique pour l'Europe. - -

Invité sur RMC et BFMTV, François Bayrou a réagi aux affaires Tapie et Guéant et a appelé à plus de moralisation de la vie politique. Le président du Modem s'est aussi dit favorable à voir tous les courants politiques, y compris les extrêmes, accéder à l'Assemblée nationale.

Ce mardi matin, Jean-Jacques Bourdin recevait François Bayrou sur RMC et BFMTV. Le président du Modem qui publie un livre, De la vérité en Politique (Plon), est revenu sur les nombreux scandales qui éclaboussent la vie politique : les primes de Claude Guéant ou encore la garde à vue de Stéphane Richard dans l'affaire Lagarde - Tapie. 

Sur les règles agricoles que propose l’Union européenne dans le cadre d'un accord de libre-échange avec les Etats-Unis

8h56 - François Bayrou : « Les Européens ne peuvent pas accepter les produits américains, avec des règles contraires aux nôtres (hormones systématiques, OGM dans toutes les productions végétales). Il faut une Europe politique pour défendre des idées de cet ordre. Vous ne pouvez pas dire que nous n’acceptons pas les accords de libre-échange en refusant une autorité politique. Il faudra des débats auxquels tous les citoyens aient accès, et qu’ils aient les moyens par leurs votes de choisir ceux qui les défendront. Le drame de l’Europe, c’est qu’elle n’est pas contrôlée par les citoyens ».

Sur la confiance des Français envers les politiques

8h53 - François Bayrou : « Il y a des responsables politiques qui ne se laissent pas prendre là-dedans, qui peuvent risquer leur mandat simplement pour défendre une certaine idée de ce qu’une société républicaine et démocratique doit être. Il n’y a que la vérité partagée qui puisse faire bouger les choses ».

Sur Michelin, qui supprime 700 postes à son usine de Joué-lès-Tours

8h52 - François Bayrou : « On ne peut pas éviter ces adaptations, mais on est trop peu organisés pour les préparer ».

Sur la proportionnelle et le risque de progression du Front national à l’Assemblée nationale

8h48 - François Bayrou : « Il faut que ces courants d’opinion entrent à l’Assemblée nationale, l’extrême gauche, l’extrême droite et le centre, alors qu’ils représentent 40% des Français. Je propose un mode de scrutin qui garantit une majorité mais permet de représenter les minorités. Qui contrôle le pouvoir, sinon ceux qui ne sont pas liés à lui ? Ça ne me gêne pas que les extrêmes soient présents à la tribune ».

Sur la moralisation de la vie politique voulue par François Hollande

8h46 - François Bayrou : « Sa promesse de laisser travailler la justice, très importante, est tenue, c'est l'une des vertus de l'alternance. Sur ce point-là, Hollande ne recule pas, mais il a fait d’autres promesses. Il a dit qu’il mettrait un terme au cumul des mandats, qu'il allait toucher au financement des partis, instaurer de la proportionnelle, on n’en entend plus un mot. Le parti socialiste craint qu’on lui applique la rigueur de ces règles, il ne veut pas toucher au cumul. Faire signer à tous les candidats socialistes qu’ils mettraient un terme au cumul des mandats dès septembre, et n’en rien faire, c’est faire passer l’intérêt du parti avant l’intérêt national. Il y a une insuffisance coupable ».

Sur l’affaire Guéant, qui aurait touché 10 000 euros par mois en liquide entre 2002 et 2004 avec de l’argent destiné à des policiers pour leurs investigations

8h44 - François Bayrou : « C'est une faute grave contre l'exemplarité. Si ces dérives sont avérées, il y aura des suites. Pour les policiers, il doit y avoir quelque chose de l’ordre de la colère. Cet argent n’est pas fait pour les très hauts fonctionnaires, c’est fait pour le terrain ».

Sur la possible mise en examen de Stéphane Richard, actuel patron d’Orange, dans l’affaire Tapie - Lagarde

8h43 - François Bayrou : « Je sais qu'il y a eu une affaire, une faiblesse de la République, peut-être l'affaire la plus importante. Laissons les juges faire leur travail. Pour l’instant il n’y a pas de mise en examen, nous verrons si elle est prononcée ».

8h40 - François Bayrou : « En France, il n’y a pas de contrôle du pouvoir. Il y a trop de pouvoirs entre les mêmes mains. Dans l’affaire Tapie, il y a abus de pouvoir. Quand les magistrats mettent en examen pour escroquerie en bande organisée, c’est extrêmement lourd. Il faut que des responsables publics disent qu’on peut s’en sortir. Je ne travaille pas à la désespérance ».

8h38 - François Bayrou : « Cette affaire, c’est l’organisation au cœur de l’Etat, par le pouvoir, d’une opération de détournement de 400 millions d’euros au profit de Bernard Tapie. Je suis incapable de vous dire pourquoi. Ce qui apparaît, c’est qu’il y a eu inspiration, ou au moins bénédiction, par le pouvoir politique, dont le rôle est de protéger l’Etat. Il n’y aura pas de poursuite contre un président de la République dans l’exercice de ses fonctions, et je pense que c’est une erreur, on ne devrait pas avoir une immunité absolue ».

8h36 - François Bayrou : « La règle de la démission s’applique pour les ministres, ce n’est pas la même chose pour le président d’une entreprise publique, sauf décision de son conseil d’administration. La France a un problème car les instances prévues pour faire leur travail ne peuvent pas le faire. Il faut sortir de la soumission au pouvoir absolu. Il y a un conseil d’administration d’Orange, il doit faire son travail s'il y a mise en examen ».

Revivez aussi l'émission Bourdin & Co de ce mardi matin.

Mathias Chaillot avec Jean-Jacques Bourdin