Affaire Merah : création d'une commission d'enquête parlementaire

Mohamed Merah - -
Les députés français ont décidé mercredi la création d'une commission d'enquête sur le travail des services de renseignement à la lumière de l'affaire Merah. Depuis les meurtres commis, il y a huit mois, à Toulouse et à Montauban par Mohamed Merah, le groupe Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a bataillé ferme pour obtenir la création de cette commission d'enquête.
Ces crimes « amènent de sérieuses interrogations relatives à des insuffisances des services de renseignement dans leurs opérations de suivi et de surveillance qui sont établies par le rapport de l'Inspection générale de la police nationale », explique le député Noël Mamère (EELV) dans l'exposé des motifs.
« Une opération de dénigrement »
L'opposition de droite s'est montrée très hostile à cette démarche « inutile », selon elle, et les groupes UMP et R-UMP, de même que celui de l'UDI (centriste), ont voté contre. « Je crains que tout ça ne se termine en eau de boudin », a dit le député Alain Marsaud (UMP) ancien juge antiterroriste. « Nous condamnons avec force cette opération de dénigrement », a déclaré Eric Ciotti (R-UMP) qui fut un proche de Nicolas Sarkozy et de l'ex-ministre de l'Intérieur Claude Guéant, en poste au moment de l'affaire.
Pour contourner le fait qu'une instruction sur l'affaire Merah était en cours, la commission d'enquête composée de trente députés examinera le fonctionnement des services de renseignement français « dans le suivi et la surveillance des mouvements radicaux armés et, notamment, des filières djihadistes existant sur le territoire français ».