Affaire Cahuzac : « Toute la classe politique éclaboussée » ?

L'image de la France devrait sérieusement être écornée à la suite du "Cahuzac gate" - -
L’onde de choc du « Cahuzac gate » se propage. Après les premières réactions, on s’interroge sur les conséquences qu’aura l’affaire sur le gouvernement. Invité ce mercredi matin sur RMC et BFMTV, Laurent Fabius a lui-même admis que cela jetait le discrédit sur la classe politique entière.
« La République exemplaire a pris du plomb dans l’aile »
Même si Jérôme Cahuzac n'exerce plus de responsabilités politiques comme l'a demandé le Premier ministre, le gouvernement va avoir du mal à se remettre d’un tel scandale.
Pour Jérôme Fourquet, directeur du département Opinions de l'IFOP, cette affaire tombe très mal pour le chef de l'Etat, une semaine après son intervention télévisée. A ses yeux, c’est « l’ensemble de la classe politique qui va être éclaboussée ». Le directeur ajoute : « Un ministre qui était apprécié par la gauche et la droite, qui donnait une image d’exemplarité, a fauté et a fraudé le fisc. Ça vient renforcer l’image négative qu’ont déjà les Français de la classe politique, qu’ils voient comme corrompue dans les sondages d’opinion. La République exemplaire a pris du plomb dans l’aile ». Pour sortir de l’impasse, Jérôme Fourquet ne voit qu’une solution : « reprendre la main très vite en sanctionnant le prochain couac très vite ou annoncer la constitution d’un gouvernement très resserré, de combat, avec une quinzaine de ministres les plus expérimentés, pour donner l’image d’un capitaine qui tient fermement la barre du navire » a encore ajouté Jérôme Fourquet.
« Ça va alimenter le ‘tous pourris’ et le populisme d’extrême droite comme d’extrême gauche »
Thomas Guénolé, politologue et maître de conférence à Science Po, va plus loin et évoque « un cas d’école ». Selon l’universitaire, les aveux de Jérôme Cahuzac ne constituent pas « un rattrapage moral » dans le sens où il s’est retrouvé « coincé ».
« C’est quelque chose qui va alimenter le ‘tous pourris’ et le populisme d’extrême droite comme d’extrême gauche. Ça va introduire le soupçon sur le gouvernement entier. C’est un cas d’école de ministre du Budget pris dans une affaire de blanchiment de fraude fiscale, je ne vous raconte pas ce que ça va donner dans la presse étrangère quant à l’image de la France ». Bernard Sananès, PDG de l'institut de sondage CSA imagine à la suite de ce scandale « que des initiatives sur la moralisation de la vie politique soient accélérées ». Le président de l’institut CSA pense au projet de loi sur le non-cumul des mandats et ajoute la nécessité de « faire preuve de plus d’autorité vis-à-vis de ministres qui ne s’en tiendraient pas à la ligne de l’action gouvernementale ».