BFMTV
Politique

Affaire Abad: 300 personnes rassemblées à Paris pour dénoncer "le gouvernement de la honte"

Une pancarte à la manifestation du "gouvernement de la honte" à Paris le 25 mai 2022

Une pancarte à la manifestation du "gouvernement de la honte" à Paris le 25 mai 2022 - Thomas Coex/AFP

L'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique a organisé mardi à Paris un rassemblement de quelques centaines de personnes pour dénoncer "un gouvernement de la honte", fustigeant le ministre Damien Abad, accusé de viol et de violences sexuelles par deux femmes, ce qu'il conteste.

Plusieurs militantes de gauche étaient présentes dont l'écologiste Sandrine Rousseau. "Les femmes ne sont plus dans une situation où elles se taisent. L'ère de l'impunité est terminée sur les violences sexuelles", a-t-elle lancé devant quelque 300 personnes place Saint Augustin, dans le 8e arrondissement.

Dans l'assistance, des pancartes et des chants pour appeler à la démission de Damien Abad ou du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol, classée sans suite dans un premier temps, puis relancée et pour laquelle le parquet a requis un non-lieu début 2022.

"Inconcevable de garder au gouvernement un homme accusé de viol"

"Au moment où le gouvernement vient de refaire de la lutte contre les violences faites aux femmes sa 'grande cause du quinquennat' et qu'Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement, encourage la libération de la parole, il est inconcevable de garder au gouvernement un homme accusé de viol", a estimé auprès de l'AFP Mathilde Viot, ancienne collaboratrice parlementaire LFI et cofondatrice de l'Observatoire, une association créée dans le sillage du mouvement MeToo.

"On ne demande pas à Elisabeth Borne de faire un travail de juge, on lui demande de décider si Damien Abad est en mesure d'assumer ses fonctions. En l'état, nous pensons qu'il ne peut pas remplir sa mission de ministre des Solidarités", a-t-elle ajouté.

L'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, qui a transmis les témoignages des accusatrices de Damien Abad à des cadres de LREM et LR, se veut "le relais de la question des violences sexuelles en politique".

"Une position compliquée"

L'association plaide pour la mise à l'écart de la politique des hommes mis en cause pour violences sexuelles et sexistes et demande également la création d'une structure d'Etat qui prenne en charge ce travail de veille.

Le nouveau ministre des Solidarités Damien Abad s'est dit "innocent" lundi des accusations de viols portées à son encontre par deux femmes et a indiqué ne pas envisager de démissionner.

Selon un ministre, "l'exécutif est dans une position compliquée", entre le respect de "la parole des femmes" et le "principe de présomption d'innocence".

D'après lui, "s'il y a quoi que ce soit de plus saillant et concret" dans les jours qui viennent au sujet de Damien Abad, la Première ministre Elisabeth Borne "prendra une décision".

MPB avec AFP