Vols de métaux: opération de gendarmerie dans un camp de Roms en Seine-et-Marne

Une opération mobilisant 150 gendarmes a été lancée mardi dans un camps de Roms en Seine-et-Marne. Celle-ci a eu lieu dans le cadre d'une enquête sur des vols de métaux d'un préjudice de 800.000 euros.

Une opération mobilisant 150 gendarmes et un hélicoptère a été lancée mardi en Seine-et-Marne dans un camp de Roms originaires de Bulgarie et de Roumanie, a annoncé la gendarmerie. Celle-ci a eu lieu dans le cadre d'une enquête sur des vols de métaux d'un préjudice de 800.000 euros.

En fin de matinée, six personnes ont été interpellées, dont l'une avait été surprise dans la nuit de lundi à mardi en flagrant délit de vol de câbles dans la Nièvre. "Une information judiciaire pour association de malfaiteurs et vol en bande organisée a été ouverte et leur garde à vue, qui se déroule dans les Yvelines, peut durer 96 heures", a déclaré le lieutenant-colonel Dominique Lambert, commandant de la section de recherches de Dijon.

Sept mois d'investigations

Cette opération, menée à Champs-sur-Marne, fait suite à plus de sept mois d'investigations dirigées par la section de recherches de Dijon, sous la houlette de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) et avec l'appui des régions de gendarmerie de Bourgogne et de Franche-Comté.

"Il s'agissait du noyau dur d'une équipe de voleurs particulièrement actifs qui sortaient souvent et faisaient de gros dégâts, sans beaucoup de précautions", a précisé le lieutenant-colonel Lambert. Depuis le début de l'année, une trentaine de vols de câbles pour un préjudice de 800.000 euros ont été perpétrés aux dépens de France Télécom-Orange.

Des techniciens d'Orange, d'ERDF et de la SNCF étaient présents mardi dans le camp rom pour identifier les câbles volés. Lors de l'opération, qui s'est déroulée dans le calme, les gendarmes ont retrouvé d'importantes quantités de gaines ayant contenu des câbles en cuivre.

Un "enjeu" des futures campagnes électorales?

Cette opération intervient dans un contexte délétère, alors que le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a affirmé mardi que les Roms qui souhaitent s’intégrer en France sont une "minorité". Le député socialiste Pouria Amirshahi s’est dit agacé par les propos du ministre: "On a bien sûr des difficultés sur une minorité, mais à l'approche des municipales, on a d'autres sujets à traiter". L’élu a par ailleurs affirmé que "les coups de menton à travers le micro, ça ne fait pas avancer le débat", tout en dénonçant une "obsession" sur les Roms.

De son côté, SOS Racisme a accusé le ministre d’avoir "franchi la ligne rouge de l'acceptable". Le Parti communiste français a évoqué pour sa part des propos "xénophobes" et appelé la gauche à "cesser de se placer sur le terrain de la droite où la bêtise le dispute souvent à l'ignorance".

M.K. avec AFP