Vitesse, hors-piste: les premières avancées de l'enquête sur Schumacher

Le procureur Patrick Quincy a détaillé les premiers éléments de l'enquête sur l'accident de ski de Michael Schumacher, le 8 janvier 2014. - -
Que s'est-il passé le 29 décembre dernier, lorsque Michael Schumacher a fait une lourde chute à ski qui l'a laissé dans un état critique? Dissimulé en partie par une forêt de micros, le procureur d'Alberville a détaillé mercredi les premiers éléments de l'enquête sur le grave accident de ski du champion, toujours hospitalisé dans un état sérieux au CHU de Grenoble.
"L'enquête est bien avancée", a débuté Patrick Quincy, le procureur de la République d'Albertville, citant "de nombreuses auditions", "des constations sur les lieux" et des "reconstitutions" sur place pour tenter de mieux cerner ce qui s'était passé ce jour-là. Le point sur ses principales déclarations.
> Michael Schumacher skiait-il trop vite?
Une vitesse "difficile à évaluer". Elément-clé de l'enquête, le film enregistré par la caméra fixée sur le casque de Schumacher a été visionné par la justice, a confirmé le procureur. "J'ai vu ce film, les enquêteurs l'examinent actuellement. Il est difficile d'évaluer la vitesse de Michael Schumacher", a reconnu le procureur.
Une allure "normale pour un skieur confirmé". "La vitesse, on ne peut pas l'estimer en kilomètres-heure", a souligné Stéphane Bozon, du peloton de gendarmerie Haute-Montagne Savoie, précisant toutefois que le film laissait penser que Michael Schumacher ne cherchait apparemment pas à gagner en vitesse. "Il allait à une allure tout à fait normale sur ce type de terrain pour un skieur confirmé", a poursuivi Stéphane Bozon.
"La vitesse n'est pas un élément particulièrement important pour nous", a encore estimé le procureur.
> Les pistes étaient-elles balisées?
"Les normes ont été respectées". Concernant le balisage de la piste sur laquelle évoluait Michael Schumacher, un des points essentiels de l'enquête pour déterminer la chaîne des responsabilités, le procureur a assuré que "les normes avaient été respectées" à l'endroit de l'accident de Michael Schumacher.
Schumacher a "délibérément choisi" le hors-piste. En clair, les pistes étaient clairement jalonnées et l'ancien pilote "a choisi délibérément d'aller" en hors piste. Le procureur en a profité pour souligner que les responsabilités n'étaient pas encore établies. "Il n'y a pas eu de manquement" de la part de la station Méribel, a insisté Patrick Quincy.
Michael Shumacher a-t-il été imprudent? Sur ce point, le procureur de la République a botté en touche, préférant ne pas se prononcer à ce stade de l'enquête.
> Michael Schumacher était-il bien équipé?
Des skis quasiment neufs. Sur ce point, les enquêteurs sont formels. "On a affaire à des skis en parfait état, quasiment neufs. Les skis ne sont pas la cause de l'accident", a assuré Stéphane Bozon.
"En revanche nous avons relevé des traces de collision avec une surface rocheuse", a-t-il poursuivi. Des traces dues à l'impact, lors de l'accident, selon les enquêteurs.
> La nature de la piste en question
Piste "de fait" ou hors-piste? Reste une inconnue, la nature de la piste sur laquelle skiait Michael Schumacher au moment de son accident. Doit-elle être considérée comme une "piste de fait", car utilisée comme telle par les skieurs, ou comme du hors-piste?
Impact à 8 mètres de la piste. "La question de la 'piste de fait' sera posée et examinée", a poursuivi Patrick Quincy. Le rocher sur lequel a chuté Michael Schumacher se situe "à huit mètres de la piste", a-t-il précisé.
> Michael Schumacher portait-il secours à quelqu'un?
Des rumeurs affirmaient que Michael Schumacher avait choisi de quitter la piste sur laquelle il se trouvait pour aller secourir une jeune fille. Une version que le procureur ne corrobore pas. "On ne le voit pas secourir qui que ce soit. Nous ne voyons personne dans le champ de vision de Michael Schumacher", a relevé le procureur.