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Police-Justice

Viols dans le Vaucluse: l'avocate de la victime décrit une femme qui "tente de se reconstruire"

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La sexagénaire a été droguée par son mari, qui la livrait à d'autres hommes. 49 suspects ont été identifiés, dont 33 ont été mis en examen et écroués.

C'est une affaire inqualifiable qui suscite effroi et dégoût. Une femme âgée d'une soixantaine d'années a été droguée par son mari puis livrée à son insu à d'autres hommes pendant une dizaine d'années, dans le Vaucluse.

"Cataclysmique", lâche l'avocate de la victime sur BFMTV. "Le monde s'est arrêté de tourner pour elle lorsqu'on lui a présenté des photos où elle ne se reconnaissait pas, où elle ne reconnaissait pas les hommes qui étaient avec elle présents sur ces photos, où on voyait très clairement qu'elle était inconsciente, pas endormie", relate Me Caty Richard.

"Aujourd'hui, elle tente de se reconstruire, elle survit grâce à ses enfants, à sa famille, mais c'est encore difficilement imaginable et concevable pour elle", poursuit la pénaliste.

Des faits découverts après une perquisition

Les faits ont été découverts à partir de septembre 2020. Ce mois-là, un homme de 69 ans est interpellé dans un supermarché de Carpentras, après avoir été surpris en train de filmer sous les jupes de femmes. L'homme est relâché mais une perquisition est réalisée à son domicile.

C'est à cette occasion que les enquêteurs saisissent du matériel informatique et mettent la main sur des dizaines de films dans lesquels apparaissent son épouse et des inconnus.

33 individus écroués

Placé en garde à vue une nouvelle fois en novembre dernier, l'homme a été mis en examen et écroué. 49 suspects ont été dénombrés, donc 33 déjà mis en examen et écroués. Neuf autres ont été interpellés mardi.

Sur notre antenne, Me Caty Richard salue le travail des enquêteurs, qui "auraient pu s'arrêter" avant la perquisition, et de rappeler que "l'homme était inconnu des services de police".

"Grâce à cette vérification, ils sont allés plus loin, ils sont allés chez lui, ils ont vérifié tous ses ordinateurs, tout son Internet, et c'est là qu'ils ont découvert ce que personne ne peut imaginer", évoque l'avocate.

Me Caty Richard lance une alerte: "Je suis amenée à me rendre compte professionnellement qu'il y a de plus en plus de dossiers dans lesquels la soumission chimique est utilisée".

L'avocate plaide pour que des analyses soient faites pour mettre en évidence ou écarter un risque de soumission chimique par exemple lorsqu'une femme se plaint d'absences à son médecin. "Il faut que cela devienne un réflexe", exhorte Caty Richard.

Mélanie Vecchio et Clarisse Martin