Violences policières aux Lilas: la victime présumée entendue par l'IGPN

La scène a été filmée par des témoins. - DR
C'est un homme "responsable", insiste son avocate, qui s'est présenté vendredi matin devant les policiers de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Elvis, cet homme d'une quarantaine d'années, victime présumée de violences policières le week-end dernier aux Lilas, a été entendu par la police des polices.
Pendant près de trois heures, l'homme, qui a également porté plainte auprès du procureur de la République de Bobigny, a livré sa version du déroulé des faits qui se sont produits dans la nuit de vendredi à samedi aux Lilas, en Seine-Saint-Denis. Il a répété devant les agents de l'IGPN avoir été frappé à la tête par un policier à coup de pieds après avoir reçu l'injonction de présenter ses papiers, comme le montre une vidéo filmée par des témoins et partagée sur les réseaux sociaux.
"On lui a demandé le déroulé de la soirée en question, de sa journée, essayer peut-être de lever quelques contradictions ou peut-être quelques zones d’ombre qui peuvent demeurer sur le déroulé exact de sa soirée et surtout des faits dont il a été victime", a détaillé Me Louise Tort.
Aucune interpellation
Les policiers mis en cause, dont l'auteur des coups a été suspendu le temps de l'enquête, avancent une toute autre version. Les fonctionnaires parlent d'un contrôle d'identité qui a mal tourné. Elvis, alcoolisé, les aurait menacés, insultés, et aurait voulu uriné sur le véhicule de police. Les coups auraient alors été portés après une altercation. "Mon client veut bien entendre si les policiers, qui représentent l’autorité, sont certains qu’il ait pu avoir des comportements dont il a peut-être oublié la teneur par la quantité d'alcool absorbée mais également par les coups qu’il a pris sur le crâne ce soir-là", assure Me Tort, décrivant un homme responsable, sans antécédent avec la police.
Et de poursuivre: "Je veux bien tout entendre, mais en tout état de cause je ne vois pas de quel type d’altercation on parle pour générer les images qu’on a vu et les violences qu’a subies cet homme. (...) Je ne comprendrais même pas qu’on vienne expliquer qu’il s’est mal comporté au cours d’un contrôle de police à l’issu duquel on ne l'a même pas interpellé. Il n’y a pas de procédure pour outrage, il n’y a même pas de procédure pour des violences qu’il aurait commises sur qui qui ce soit."