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Police-Justice

Violences policières à Lyon: le Défenseur des droits saisi

Image d'illustration - Policier portant un LBD 40 le 2 mars 2019 à Bordeaux. - Mehdi Fedouach - AFP

Image d'illustration - Policier portant un LBD 40 le 2 mars 2019 à Bordeaux. - Mehdi Fedouach - AFP - -Mehdi Fedouach - AFP

Une lettre a été adressée au Défenseur des droits ainsi qu'au procureur de la République de Lyon pour dénoncer des violences policières lors d'une manifestation de gilets jaunes le 7 mars dernier.

Le Comité de liaison contre les violences policières de Lyon a annoncé jeudi avoir écrit au Défenseur des droits pour dénoncer "les violences répétées" commises selon lui le 7 mars par les forces de sécurité lors d'une manifestation de gilets jaunes.

Cette lettre très documentée et étayée, dont l'AFP a eu copie, est également adressée, outre à Jacques Toubon, au procureur de la République de Lyon Nicolas Jacquet.

Usage "massif et disproportionné de LBD"

Cette manifestation nationale de "gilets jaunes" se déroulait le samedi 7 mars à Lyon sur la place Bellecour et ses alentours, entre 14h00 et 18h30 environ. Le Comité explique avoir mené une enquête à travers les observations de ses membres sur place, de l’exploitation de captations vidéo, et surtout du récit de 27 témoins: manifestants, blessés, "street medics", pompiers. 

Ces témoignages, qui font notamment état "d'un usage massif et disproportionné de LBD", ont été recueillis par le Comité à l’oral ou à l’écrit. Pour ne pas s’exposer, nombre de témoins et de victimes ont souhaité rester anonymes. La plupart n'ont pas non plus voulu aller au commissariat, précise la lettre. 

Sept blessés à la tête ou au cou

Au total, sur 26 blessés recensés, seuls quatre ont accepté de communiquer leurs coordonnées aux autorités par l’intermédiaire du Comité, en plus des quatre personnes pour lesquelles une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Lyon.

Le nombre de blessés lors de cette manifestation est "exceptionnel", déplore le Comité dans sa lettre, évoquant "une personne blessée grave toutes les 9 minutes". Le nombre d’impacts de LBD "est lui aussi énorme, et les conditions des tirs souvent problématiques". L’accès aux soins des blessées a de plus "souvent été retardé, voire empêché, par le dispositif policier", dénonce-t-il.

Au moins sept personnes ont été blessées à la tête ou au cou. Trois autres au moins ont dû être hospitalisées à la suite de blessures (genou fracturé, cheville foulée, ligaments étirés, chair du doigt arrachée), selon des données recueillies par le Comité.

Les manifestants étaient de quelques centaines à un millier au départ. Dès les premiers jets de gaz lacrymogènes et l’annonce d’un adolescent touché à la tête par un tir de LBD, beaucoup avaient quitté la manifestation, souligne le Comité. Ce dernier est l'émanation de d'organisations proches des gilets jaunes, de la Ligue des droits de l'homme ou encore du Syndicat des avocats de France. 

B.R. avec AFP