Vincent Lambert "n'est pas en fin de vie", pour l'avocat des parents

Pierre et Viviane Lambert au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne le 15 janvier 2014. - -
Mardi soir, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a pris à contrepied le Conseil d'Etat en ordonnant le maintien en vie de Vincent Lambert, cet homme de 38 ans plongé dans un état végétatif depuis 6 ans. Un sursis pour les parents du jeune homme qui se battent pour que leur fils ne soit pas débranché, dans l'attente que l'instance européenne examine le fond du dossier.
"Ce ne serait pas la première fois que la France serait condamnée par la CEDH", soulignait ce mercredi matin leur avocat, Me Jean Paillot, sur BFMTV. "Il y a certes peu de chance, parce que le Conseil d'Etat cherche à faire sérieusement son travail. Toutefois, ce dossier concerne une interprétation nouvelle de la loi Leonetti", qui pose en France le cadre de la fin de vie.
"Il n'est pas malade"
Le cas de Vincent Lambert, tétraplégique et dans un état végétatif depuis six ans à la suite d'un accident, pose en effet les limites de la législation actuelle sur la fin de vie en France. Pour le médecin qui s'occupe de Vincent Lambert au CHU de Reims, le traitement reçu par le jeune homme relève, dans son état, de "l'acharnement thérapeutique".
"Il n'est pas malade, il n'est pas en fin de vie, il ne souffre pas", martèle de son côté Me Paillot. "A nos yeux, il n'y a donc aucune raison d'arrêter son alimentation ou son hydratation."
"Ce qu'on pose, c'est le fait que la vie de Vincent Lambert n'a plus de sens", poursuit l'avocat. "Mais ce n'est pas à un médecin, à une famille, une épouse ou des enfants de déterminer si la vie d'un proche a un sens ou pas. C'est à la personne elle-même."
"Respecter sa vie"
Mais si, comme Vincent Lambert, elle n'est plus en mesure de le faire? "On doit respecter sa vie", estime Me Paillot.
L'épouse de Vincent Lambert, qui réclame l'arrêt des soins, souligne que le trentenaire avait plusieurs fois émis le souhait qu'on ne poursuive pas les soins s'il lui arrivait quelque chose. Problème: à l'heure actuelle, il n'existe aucune trace de ces propos. C'est désormais à la justice européenne de se prononcer sur cette épineuse question.