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Victime d'une usurpation d'identité, un habitant de Meaux se voit réclamer 4.000 euros par les impôts

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Nicolas Teixeira est sommé par les impôts de régler plus de 4.000 euros d'amendes impayées pour 17 excès de vitesse. Sauf que le jeune homme n'est pas à l'origine de ces délits et se retrouve au milieu d'un véritable casse-tête administratif.

"Aujourd'hui si je me fais contrôler sur la route, on me prendra pour un chauffard, alors que je dois conduire trois fois par an et que j'utilise la plupart du temps les transports." Nicolas Teixeira ne décolère pas depuis qu'il a reçu, le 16 décembre, un courrier des impôts lui réclamant la somme de 4.035 euros pour une série d'amendes impayées. Des infractions qu'il affirme ne pas avoir commises et pour lesquelles il assure être victime d'une usurpation d'identité qui vire au casse-tête administratif.

Le 6 septembre 2020, puis en 2021, 2022 et enfin 2023, à Paris, Montreuil, Jouy-en-Josas, Lyon, Marseille, Sauvagnat Sainte-Marthe, dans le Puy-de-Dôme, Longeville-lès-Metz, en Moselle, ou encore Pontcharra-sur-Turdine, dans le Rhône... Sur le document du Trésor public envoyé mi-décembre à Nicolas Teixeira, qui réside à Meaux, en Seine-et-Marne, sont recensées 17 amendes allant de 180 à 375 euros, toutes pour des excès de vitesse.

Son nom, prénom, date de naissance et numéro de permis de conduire correspondent. Mais pas les plaques d'immatriculation. "J'ai cherché partout, s'il s'agissait d'une voiture du travail, de la voiture d'un ami... Je possède une Twingo de 1999, là les voitures contrôlées sont des Mercedes, des Audi, des Volkswagen", détaille à BFMTV.com le jeune homme de 27 ans.

"On vous dit qu'il faut payer mais on ne vous permet pas de contester", note-t-il.

Son permis vendu par des escrocs

Après ce courrier des impôts, la banque de Nicolas Teixeira a reçu une demande de saisie sur ses comptes. Son employeur a quant à lui reçu une saisie sur salaire. L'établissement bancaire n'a pas donné suite, et son employeur qui est également son beau-père, s'est débrouillé pour retarder la procédure alors que le jeune homme ne touche que le SMIC. "Là j'ai vraiment commencé à paniquer", confie-t-il.

Alors que les injonctions du Trésor public tombent de toutes parts, Nicolas Teixeira décide de déposer plainte pour usurpation d'identité. D'abord au commissariat de Meaux, où les choses traînent, puis auprès des gendarmes de Lizy-sur-Ourcq. "Avec les plaques d'immatriculation, les gendarmes ont tout de suite compris, ils m'ont dit que mon permis était certainement en vente sur Facebook ou Le Bon Coin", explique Nicolas Teixeira.

Concrètement, lorsque le propriétaire reçoit une contravention pour un excès de vitesse, par exemple, il peut se rendre sur le site de l'ANTAI pour la payer. Il peut toutefois contester avoir été au volant du véhicule en indiquant nom, prénom, adresse et numéro de permis pour ne pas perdre de points. "Dans mon cas, les adresses renseignées n'étaient jamais les bonnes et surtout elles n'existaient même pas", indique Nicolas Teixeira, pour expliquer qu'il n'a jamais reçu les premières contraventions.

"Surtout les gendarmes ont découvert que 18.000 euros d'amendes avaient déjà été payés, poursuit-il. Mais plusieurs personnes n'ont pas dû payer et donc on m'a recherché."

Une réputation "salie"

Plusieurs questions se posent désormais pour Nicolas Teixeira. Comment son permis s'est-il retrouvé sur les réseaux sociaux? "Je n'ai jamais perdu mon permis, je ne l'ai jamais envoyé", s'interroge-t-il, d'autant que le jeune homme a changé trois fois après l'obtention du permis moto. Peut-il être sûr que la fraude est terminée? Aujourd'hui, il a contacté l'ANTS, qui délivre les permis, qui le renvoie vers la préfecture. Celle dernière l'oriente à nouveau vers l'ANTS.

"J'attends toujours que mes amendes soient supprimées et que mon dossier pour obtenir un nouveau permis soit instruit", se désole-t-il.

Surtout Nicolas Teixeira attend que son historique de contraventions soit effacé pour que son nom soit "lavé". Une quarantaine de mails envoyés en à peine trois semaines, huit recommandés, dont un envoyé au cabinet du ministre de l'Intérieur, le jeune homme veut des réponses. "Je suis un peu comme dans Les 12 travaux d'Astérix, il n'y a pas d'humain, il n'y a personne face à vous quand vous cherchez à avoir une réponse."

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV