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Police-Justice

Veilleur de nuit tué en Haute-Vienne: pas d'arme, pas de suspect, pas de mobile

Des gendarmes fouillent les environs, à la recherche de l'arme du crime, le 12 janvier.

Des gendarmes fouillent les environs, à la recherche de l'arme du crime, le 12 janvier. - -

L'enquête sur le meurtre de Francis Montmaud, 60 ans, gardien nocturne d'un établissement pour adolescents, se poursuit, mais le mystère demeure entier. Une information judiciaire a été ouverte.

Qui a tué Francis Montmaud? Dix jours après le drame, la question hante les habitants de Magnac-Laval, petite ville du Limousin. Le veilleur de nuit du Centre éducatif de formation professionnelle a été retrouvé vendredi dernier baignant dans son sang, le corps lardé de coups de couteau. A 60 ans, proche de la retraite, Francis Montmaud était pourtant un homme sans ennemi, qui vivait paisiblement avec sa compagne non loin de là.

Une information judiciaire pour homicide volontaire a été ouverte vendredi par le parquet de Limoges. Mais pour le moment, les enquêteurs n'ont pas d'arme, pas de suspect et pas de mobile. Seule certitude: le meurtre a été particulièrement brutal. Francis Montmaud, atteint à la carotide, s'est vidé de son sang, à quelques mètres des chambres où dormaient sept adolescents, pensionnaires du centre Le Vieux collège.

Un témoin pétrifié

Parmi eux, Mickaël (*), 16 ans. Pétrifié dans sa chambre, l'adolescent a assisté à une partie de l'agression, avant d'appeler brièvement la police pour donner l'alerte. Il se confiera plus longuement aux enquêteurs par la suite, racontant avoir vu un homme armé, en tee-shirt, et qu'il ne connaissait pas, s'en prendre au gardien avant de s'enfuir, laissant sa victime mourante à terre.

Immédiatement placés en garde à vue, les sept pensionnaires ont rapidement été mis hors de cause de l'affaire, même si leurs vêtements et certains de leurs effets personnels sont toujours en cours d'analyse. "Tout n'est pas rose dans nos établissements, mais on n'a aucun jeune capable de commettre un tel méfait", assurait dès le début un membre du personnel du centre éducatif, François Jacob.

Un coupable mystère

Dès lors, qui est le coupable? L'hypothèse d'un agresseur interne à l'établissement, qui supposerait qu'il ait eu le temps de commettre son geste, de se débarrasser de l'arme et de ses vêtements ensanglantés, "tout ça sur une fenêtre de quelques minutes tout au plus", semble improbable. "Avec un timing si court, on aurait retrouvé l'arme ou les vêtements", estime un gendarme. Pourtant, la fouille de l'établissement, immense, se poursuit, notamment dans les faux plafonds.

"A ce stade, nous n'avons pas de certitude. Nous cherchons à savoir quel rôle ont tenu toutes les personnes présentes, mais surtout si certaines ont vu plus que ce qu'elles veulent bien dire", confie-t-on de source proche de l'enquête à l'AFP. D'après le parquet, l'autopsie du corps pratiquée mardi a confirmé "qu'une seule arme avait été utilisée, manifestement un couteau", que "sur la douzaine de blessures infligées à la victime, c'est le coup porté à la carotide qui lui a été fatal". L'heure de la mort "peu avant minuit", a également été confirmée.

"Ce crime est véritablement très troublant, voire perturbant car il est impossible de se forger une intime conviction. Au regard des éléments collectés, toutes les lectures sont possibles, des plus effrayantes aux plus banales", résume, perplexe, un familier du dossier. Joint par téléphone, le juge d'instruction en charge de l'affaire, Jean-Michel Pignoux, a refusé d'en dire plus.

(*) prénom modifié

Alexandra Gonzalez