"Un travail long, complexe et technique": comment se déroulent les enquêtes sur l'origine des incendies?

Un homme soupçonné d'avoir causé un incendie dans l'Aude a été mis en examen et placé en détention provisoire ce jeudi 31 juillet par le parquet de Narbonne. Deux foyers d'incendie avaient parcouru respectivement 1 hectare et 1,5 hectare à Bizanet et mobilisé 250 pompiers.
Il y a deux jours, à Montpellier, un mineur de 17 ans a été vu par un riverain en train d'allumer un feu sur les hauteurs de la ville. Cinq hectares ont été brûlés. Il a été interpellé par la police et a été placé en garde à vue.
Des enquêtes minutieuses permettent d'identifier l'origine de ces incendies ravageurs. Pour les pompiers, le danger est partout y compris dans les petits gestes du quotidien tels que l'allumage d'un barbecue, un jet de mégot par la fenêtre ou bien des travaux qui provoquent des étincelles. Selon la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, neuf départs de feux sur dix sont d'origine humaine.
Une alliance d'expertises
"Le travail d'enquête est bien souvent long, complexe et technique. Il nécessite de trouver tout d'abord l'origine du feu et sa cause. Une fois qu'on a déterminé l'origine et la cause, on a une base de départ crédible, factuelle et sérieuse pour démarrer une enquête judiciaire", résume auprès de BFMTV, Marc Rolland, capitaine de gendarmerie.
Après chaque incendie, des cellules spécialisées, composées de gendarmes, pompiers ou encore agents de l'Office National des Forêts (ONF), mènent ces enquêtes. Elles allient les expertises pour analyser le terrain.
"Nos techniciens en identification criminelle, assistés aux besoins par les experts des pompiers qui connaissent le feu, sont en mesure de dire à tel endroit, on a constaté que le bras zéro, l'incandescence est supérieure à la moyenne, on peut déterminer grâce à des techniques scientifiques de prélèvement", poursuit le gendarme.
L'ADN n'est pas toujours suffisant
Les enquêteurs peuvent alors prélever la terre, les végétaux. Il peuvent déterminer si quelque chose à accéléré la combustion.
Ces éléments sont envoyés dans des laboratoires spécialisés. Parfois, un ADN est retrouvé. "On peut retrouver de l'ADN effectivement sur le mégot", ajoute Marc Rolland avant de rappeler qu'il faut que l'auteur figure au fichier national des empreintes génétiques pour être identifié.