Un rescapé du chavirage du bateau de secours de la SNSM est toujours hospitalisé

Le bateau de la SNSM a chaviré vendredi matin. - Sébastien Salom-Gomis - AFP
Un des quatre rescapés du chavirage d'un bateau de sauvetage de la SNSM au large des Sables-d'Olonne (Vendée), qui a fait trois morts, a passé la nuit à l'hôpital en observation, a appris l'AFP ce samedi auprès du président de la Société nationale de sauvetage en mer.
"Les médecins ont préféré le garder en observation", a indiqué Xavier de la Gorce, président de la SNSM, précisant qu'il était "légèrement blessé".
"Pas de refus d'obstacle chez les sauveteurs"
Vendredi en fin de matinée, la navette des sauveteurs du SNSM est partie au secours d'un "chalutier parti par très gros temps. Il avait du mal à rentrer notamment parce que l'entrée du port est très compliquée", a expliqué le président.
Après activation de la balise de détresse, les sauveteurs de la SNSM ont été prévenus par le Cross (Centre régional opérationnel de secours et de sauvetage). "Le Cross a dit 'si vous pouvez y aller c'est bien mais si vous ne pouvez pas'... Les sauveteurs ont dit 'on y va' car il n'y a pas de refus d'obstacle chez les sauveteurs", a expliqué M. De la Gorce.
Au milieu d'une mer démontée, le canot de la SNSM a embarqué de l'eau "car les vitres ont explosé après une très grosse vague et le bateau a pris de la gîte (inclinaison du navire, NDLR)" alors que le chalutier avait lui disparu. Puis le bateau de la SNSM s'est couché, de l'eau est rentré dans le moteur et dans les circuits électriques "ce qui a fait que le bateau n'était plus manoeuvrant", a dit M. De la Gorce.
Les trois sauveteurs décédés "pris au piège"
Quatre sauveteurs, qui étaient à 200 mètres du rivage, ont pu se sauver en nageant. "Si ça avait été à 500 m, ça aurait été beaucoup plus grave, il aurait pu y avoir sept morts", a ajouté le président de la SNSM. Trois sauveteurs ont eux été "pris au piège: les brassières de sécurité se sont gonflées et ça les a plaqués au plafond".
Selon la président de la SNSM, il s'agit d'une "tragédie" pour le secourisme maritime. "Le dernier accident grave était en 1986 et on en parle encore, il y avait eu cinq morts".
Le président de cette association a également regretté la sortie en mer du chalutier alors que la tempête Miguel secouait la façade Atlantique. "Il n'est pas pertinent qu'un pêcheur parte tout seul sur un bateau de 12 m par un temps pareil".