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Police-Justice

Un préfet chez le juge dans l'enquête sur les "fuites" à la PJ parisienne

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Le préfet du Val-de-Marne, Thierry Leleu, a été entendu mardi comme témoin dans l'enquête sur les fuites à la PJ parisienne qui ont coûté son poste à son patron début 2015, a appris jeudi l'AFP de sources proches du dossier. Le principal acteur de ce dossier est un ancien responsable syndical de premier plan, Jo Masanet, mis en examen dans cette affaire de violation du secret de l'instruction et de trafic d'influence. En tant que président de l'Anas, l'association en charge des oeuvres sociales de la police, Jo Masanet est soupçonné d'avoir monnayé ses interventions, profitant de l'influence qui lui était prêtée.

Dans le volet de l'affaire qui a coûté son poste et valu une mise en examen à l'éphémère patron de la PJ parisienne, Bernard Petit, il est reproché à l'ancien syndicaliste d'être intervenu pour permettre à l'ex-patron du GIGN, Christian Prouteau, d'obtenir avant une garde à vue des informations sur un dossier judiciaire le concernant. Selon une source proche du dossier, les enquêteurs pensent également qu'il a reçu 10.000 euros en échange d'une intervention auprès du préfet du Val-de-Marne, Thierry Leleu, dans une procédure d'obtention d'un titre de séjour pour une femme, et pour une autre intervention auprès du préfet de police Bernard Boucault, afin d'obtenir une sortie de fourrière du véhicule.

C'est dans ce cadre que Thierry Leleu a été entendu en qualité de témoin, ce qui n'a pas été le cas de Bernard Boucault, selon une source proche de l'enquête. "Le juge a souhaité obtenir le témoignage du préfet qui a trouvé naturel et logique de contribuer à l'oeuvre de justice dans cette affaire", a commenté le cabinet du préfet du Val-de-Marne, sollicité par l'AFP. Les juges instructeurs ont par ailleurs procédé mercredi à une confrontation entre Jo Masanet et son ancien subordonné à l'Anas, Philippe Lemaître.

Durant l'enquête, ce dernier a reconnu avoir contacté Bernard Petit pour le compte de Christian Prouteau, affirmant l'avoir fait à la demande expresse de Jo Masanet, ce que celui-ci réfute. Outre MM. Petit, Masanet et Lemaître, sont notamment mis en examen l'ancien directeur de cabinet de la PJ parisienne, Richard Atlan, et un patron de restaurant parisien, soupçonné notamment d'avoir délivré des notes de frais de complaisance à "Jo" Masanet en échange d'interventions en sa faveur. Le fils de Jo Masanet est également mis en examen pour abus de confiance. En cause, 133 chèques, pour un montant de 66.000 euros, émis entre 2010 et 2015 par des prestataires de service d'un centre de l'Anas qui ont été encaissés sur un compte de Julien Masanet.

la rédaction avec AFP