Un ex-responsable sécurité du chantier de l'A69 soupçonné d'avoir commandité des actes de violence contre des opposants

Le chantier de construction de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres, Verfeil, le 10 juillet 2025 dans le Tarn - Matthieu RONDEL © 2019 AFP
Le gérant d'une entreprise qui était chargé de la sécurité du chantier de l'autoroute Toulouse-Castres est soupçonné d'avoir commandité en 2024 des actes de violence contre des opposants à l'A69, a annoncé ce vendredi 10 octobre le procureur de Toulouse.
Cet homme de 51 ans doit être présenté vendredi à un juge pour une mise en examen, a précisé le procureur, David Charmatz, qui a requis un mandat de dépôt. Le gérant "a reconnu sa responsabilité, son implication dans l'organisation de ce qu'on peut appeler des commandos", a ajouté le magistrat.
Le 1er septembre 2024, des hommes cagoulés ont mis le feu à une voiture devant une maison occupée par des opposants à l'A69 à Verfeil (Haute-Garonne), une habitation finalement rasée pour laisser place au chantier de l'autoroute.
Neuf personnes interpellées mardi
Deux militants anti-A69 ayant tenté de les arrêter ont été "aspergés d'essence et de gaz lacrymogènes et ont été blessés", permettant aux suspects de s'enfuir, a détaillé David Charmatz.
Outre celle-ci, deux autres tentatives d'incendie en août 2024, une sur cette même propriété et l'autre sur une autre Zone à défendre (ZAD) à Saïx (Tarn), ont conduit à ces poursuites.
Neuf personnes ont été interpellées mardi dans les agglomérations de Marseille, Lyon et Albi et placées en garde à vue. Trois d'entre elles ont été mises hors de cause.
"Parmi les six individus, nous avons cinq exécutants, de 22 à 33 ans, qui admettent leur participation moyennant rémunération. Ils expliquent que ces incendies ont été organisés et planifiés à la demande du gérant de la société à qui l'entreprise NGE confiait la responsabilité de la sécurité du chantier", a déclaré le procureur lors d'une conférence de presse.
Ce sont "des faits de nature criminelle grave, qui font encourir à leurs auteurs des peines de prison de 20 ans, qui sont des dégradations de biens par incendie en bande organisée, des violences volontaires avec armes et en réunion, et une association de malfaiteurs", a encore expliqué David Charmatz en conférence de presse.