Trappes: ce que l'on sait de l'auteur de l'attaque au couteau

Quelques heures après l’attaque de Trappes qui a fait deux morts, dont la mère et la sœur de l’assaillant, ainsi qu’un blessé grave, le profil psychologique de l’agresseur s’affine peu à peu. Après son arrivée sur place, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a décrit un homme aux "problèmes psychiatriques importants", qui avait davantage le profil d'un "déséquilibré" que celui d'un "engagé" auprès de Daesh. Il a également expliqué que l’enquête avait été confiée au parquet de Versailles, et non pas au parquet anti terroriste.
Selon nos informations, l’homme a déjà eu maille à partir avec la justice. En octobre 2016, alors qu’il était chauffeur de bus à la RATP, il avait eu un comportement jugé inopportun. A hauteur de la commune de Puteaux, dans les Hauts-de-Seine, ce dernier avait arrêté son véhicule et avait "tenu des propos incohérents en rapport avec Allah". Une passagère avait porté plainte car elle avait été insultée à cette occasion.
Condamné en 2003 pour une infraction militaire
A la suite de cet incident, la Régie autonome des transports parisiens avait licencié son employé en vertu de l’article 8 de son règlement interne, pour non-respect de la laïcité.
Dans un communiqué diffusé jeudi soir, le parquet de Versailles a précisé que l'auteur des faits était fiché S et connu de la justice, notamment pour une condamnation pour infraction militaire datant de 2003. Depuis, il a fait l'objet de trois procédures distinctes, dont l'une pour apologie du terrorisme. Cette dernière a été classée sans suite en 2016 car "l'infraction était insuffisamment caractérisée".
Les motivations encore incertaines
Ce jeudi, l'homme a crié aux policiers "Allahou Akbar, si vous rentrez je vous fume". D'après les informations du parquet de Versailles, l'individu est sorti du logement et s'est avancé "les mains dissimulées dans le dos" vers les forces de l'ordre. Il a finalement été tué.
Malgré la revendication du double homicide par Daesh, les enquêteurs restent prudents et n'écartent pas la piste d'un différent familial. L'année passée, l’agresseur avait porté plainte pour une histoire d’héritage familial, une plainte classée sans suite car jugée "fantaisiste" par les officiers.
Des perquisitions et des saisies devraient prochainement avoir lieu, afin de définir si l’homme a été ou non en contact avec des personnes radicalisées avant les événements de ce jeudi.
Le parquet a précisé avoir ouvert une enquête de flagrance des chefs d'assassinat et menaces de mort sur personnes dépositaires de l'autorité publique, confiée à la Direction régionale de la police judiciaire de Versailles. L'IGPN, police des polices, a par ailleurs été saisi afin de "vérifier la régularité de l'ouverture de feu" lorsque l'agresseur a été tué par les policiers.