Tirs à "Libération": comment le suspect s'est-il procuré son arme?

La vidéosurveillance autour de BFMTV permet de mieux distinguer le suspect, et surtout son arme. Un élément-clé pour les enquêteurs: l'arme en question serait un fusil à pompe, interdit à la vente. Le tireur aurait pu se la procurer sur Internet.

Alors que la chasse à l'homme se poursuit pour trouver l'homme soupçonné d'avoir blessé un assistant photo à Libération et d'avoir tiré sur une banque à La Défense, les enquêteurs se concentrent désormais sur son arme, que l'on distingue sur les images issues de la vidéosurveillance de BFMTV.

L'homme avait laissé derrière lui deux cartouches, lorsqu'il a fait irruption dans nos locaux vendredi. Il s'agit des mêmes munitions que celles utilisées à Libération. A priori, c'est bien la même arme qui a servi: un fusil à pompe de calibre 12.

"Ce fusil a deux utilités, analyse Yves Gollety, de la chambre syndicale des armuriers: soit la chasse – il sert beaucoup aux chasseurs de gibier d’eau, soit comme fusil de défense: il a cinq coups et est d’un maniement assez simple. Il est très utilisé par les forces de la police, ou, à une époque, il s’utilisait beaucoup dans le grand banditisme. C’est pour cela qu’ il a été interdit en 1995".

Un fusil simple à utiliser

L'arme en question a donc été interdite à la vente, mais elle est toujours en circulation. Ce type de fusil peut encore aujourd'hui s'acheter d'occasion sur Internet. Pourtant, il est illégal d'en détenir.

"Toutes les armes sont répertoriées, précise l'armurier Jean-Paul Sape. Cela semble difficile qu'elles sortent du circuit. Celles qui circulent sur Internet ont été acquises il y a longtemps, ou alors elles ont été volées".

De l’avis des experts, ce fusil est "efficace et simple à utiliser", mais peut s’enrayer, comme toutes les armes. Une raison qui pourrait expliquer pourquoi le suspect n’a pas tiré vendredi, dans les locaux de BFMTV.

A. K. avec Alexis Cuvillier