Que s'est-il passé au Stade de France vendredi 13 novembre?

Vendredi soir, au Stade de France. Le match France-Allemagne est engagé dans sa première période lorsque des détonations se sont font entendre aux abords du stade, situé à Saint-Denis. Il est 21h20, un premier kamikaze a déclenché sa ceinture d’explosifs porte B et tue un passant. Dix minutes plus tard au niveau de la porte H, un autre terroriste se fait exploser. Une dernière explosion retentit à 21h53, lorsqu'un un troisième assaillant fait de même dans une rue voisine. Par miracle, une seule victime est à déplorer au cours de ces trois explosions. Le bilan aurait pourtant pu être bien plus lourd.
Ce soir-là, près de 80.000 spectateurs assistaient en effet au match France-Allemagne. Mais étrangement, les terroristes ont déclenché leurs charges dans des lieux quasi-déserts. Qu’ont fait les terroristes avant de se faire exploser? Ont-ils tenté sans succès de rentrer dans le stade? C’était en tout cas leur intention, a affirmé dimanche Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux Sports. "Ils ont voulu pénétrer dans l’enceinte mais ils n’ont pas pu", a-t-il indiqué sur France 2.
Une coordination avec l'attaque du Bataclan?
L’analyse des vidéos de caméras de vidéo-surveillance permettra peut-être aux enquêteurs de mieux comprendre le déroulé des faits. Mais déjà, l'opération intrigue. Le timing de leurs explosions est surprenant.
"Ce n’est pas la bonne heure: si vous voulez faire un carnage, vous faites ça au moment de l’entrée ou de la sortie des spectateurs", s'étonne une source policière à l’AFP.
Une heure plus tôt, les spectateurs se pressaient en effet dans des files d'attente pour entrer dans le stade. Et une heure plus tard, après le coup de sifflet final, l’esplanade aurait également été noire de monde.
"S’ils avaient attendu d’être au sein d’une foule ils auraient tué autour d’eux au moins cinq ou six personnes chacun, et fait une vingtaine de blessés", confie un ancien chef d’un service français de renseignement anonymement. "Mais surtout, ils auraient créé une panique incroyable. La panique, par effet indirect, c’est terrible. Les gens se piétinent. Il ya aurait eu un effet terrorisant bien supérieur".
Alors, que s'est-il passé? Une des pistes des enquêteurs est que les kamikazes voulaient frapper en même temps que les terroristes de Paris, synchronisant ainsi leur action dans une action collective qui frappe par sa coordination: en effet, 7 lieux ont été visés en l'espace de 20 minutes, selon la chronologie des faits dévoilées samedi soir par le procureur de la République de Paris, François Molins.
Pour l'ancien chef du renseignement sus-cité, c’est "l’hypothèse la plus probable". Les trois terroristes auraient eu pour consigne de "taper à 21h20 pour se coordonner avec le Bataclan". Mais les trois hommes n’auraient peut-être pas réussi à se positionner au bon endroit. Selon le Wall Street Journal, un des kamikazes avait été repéré par les services de sécurité qui, découvrant sa veste explosive, lui auraient empêché l'entrée au stade. Le kamikaze se serait fait exploser dans la foulée.