BFMTV
Terrorisme

Nice: un ami du tueur décrit un homme "préoccupé" et sous influence

placeholder video
Plusieurs personnes de l'entourage de Mohamed Lahouaiej Bouhlel ont été entendues après l'attaque sur la promenade des Anglais. Parmi elles, un ami très proche du tueur. Rencontré par RMC et BFMTV, lui aussi accrédite la thèse d'une radicalisation rapide.

Cet homme était un ami très proche de Mohamed Lahouaiej Bouhlel. Chaque semaine, depuis plusieurs années, ils se retrouvaient pour discuter. Alors une semaine avant que le Tunisien de 31 ans ne tue au moins 84 personnes en fonçant dans la foule, réunie sur la promenade des Anglais à Nice le 14 juillet, avec un poids-lourd de 19 tonnes, les deux hommes se sont vus.

Le 8 juillet, Mohamed Lahouaiej Bouhlel retrouve son ami pour boire un café. Il revient tout droit de la promenade des Anglais. L'homme n'a pas encore changé physiquement, il n'a pas laissé pousser sa barbe mais refuse de boire de l'alcool. Il semble étrange, inquiet, et ne le regarde pas dans les yeux.

"Il semblait préoccupé mais il n’a pas voulu me dire pourquoi", confie cet ami, rencontré par RMC et BFMTV.

"Je suis Charlie"

A cette anecdote s'ajoute une autre scène que l'homme a vécu. Ce jour-là, Mohamed Lahouaiej Bouhlel veut lui montrer une vidéo. Il s'agit d'images de décapitation d'otages de Daesh. "J’étais choqué, il m’a répondu ‘j’ai l’habitude moi’", témoigne encore cet ami. Une attitude bien différente du Mohamed Lahouaiej Bouhlel qu'il connaissait et avec qui, il avait des projets de vacances pour cet été. Le 7 janvier 2015, il est le premier à lui envoyer un SMS avec comme texte "Je suis Charlie".

Ce proche confirme une nouvelle fois que celui qui est passé à l'acte à Nice menait une vie très loin des considérations religieuses. L'homme mangeait du porc, buvait de l'alcool et avait une vie sexuelle active, multipliant les conquêtes. Très solitaire toutefois, il avait peu d'amis et avait un caractère très violent. Il parle également d'un homme en manque de reconnaissance et très influençable.

Faiblesse psychologique

C'est aussi l'avis d'un psychiatre tunisien qui a suivi en août 2004 Mohamed Lahouaiej Bouhlel. "Je pense que les personnes ou le groupe concerné ont abusé de la faiblesse psychologique de ce patient, note Chemceddine Hamouda. Il avait des troubles dans sa scolarité, c’était un garçon qui avait des difficultés à s’adapter à l’échelle sociale, pas beaucoup d’amis, pas beaucoup de contact.

"Il avait aussi beaucoup de difficultés à s’adapter à l’image de son corps", poursuit le médecin.

L'enquête a permis de démontrer que celui qui a tué 84 personnes sur la promenade des Anglais fréquentait très régulièrement une salle de musculation. Fasciné par la violence, des photos de cadavres ont été découvertes dans son ordinateur. L'exploitation de ces données a d'ailleurs permis d'établir "un intérêt certain et récent" pour la mouvance islamiste radical. 

J.C. avec Céline Martelet et Igor Sahiri