La mère d'un jihadiste franco-algérien mort en Syrie rejugée pour financement de terrorisme

La mère d'un jihadiste mort en Syrie est rejugée par la cour d'appel de Paris - (photo d'illustration) - Loic Venance - AFP
La mère d'un jihadiste franco-algérien présumé mort en Syrie, condamnée en septembre à deux ans de prison ferme pour avoir envoyé de l'argent à son fils, est rejugée ce jeudi et vendredi par la cour d'appel de Paris.
Condamnée à deux ans de prison ferme
Nathalie Haddadi, femme brune de 44 ans, a pris place sur le banc des prévenus dans un climat plus apaisé qu'au cours de son premier procès début septembre, qui s'était terminé à quatre heures du matin dans les larmes et les invectives.
Le 28 septembre, le tribunal correctionnel avait condamné cette conseillère commerciale en Alsace à deux ans de prison ferme pour financement du terrorisme et pour avoir aidé son fils, délinquant radicalisé en prison, à quitter la France alors qu'il était visé par une interdiction de sortie du territoire.
Les juges n'avaient pas ordonné son incarcération immédiate, requise par le parquet de Paris. Elle avait fait appel.
"Le remettre dans le droit chemin"
Là où Nathalie Haddadi affirmait avoir seulement "aidé" son enfant, le tribunal avait estimé qu'elle avait bien financé le terrorisme en lui payant des billets d'avion et en lui envoyant de l'argent alors qu'il se trouvait en Malaisie, étape de son périple vers la Syrie, où il avait rejoint Daesh.
"Vous saviez parfaitement que votre fils partait en Syrie, voyage financé notamment grâce à vous", lui avait lancé la présidente du tribunal. En août 2016, Nathalie Haddadi avait reçu un appel lui annonçant la mort de son fils, à 21 ans.
Nathalie Haddadi avait soutenu l'avoir envoyé chez son père en Algérie pour le remettre dans le droit chemin et l'avoir ensuite soutenu financièrement lorsqu'il était en vacances en Malaisie, notamment "pour manger".
"J'ai du mal à croire qu'on m'associe au financement du terrorisme", "je n'ai jamais envoyé d'argent en Syrie ou en Turquie", avait-elle déclaré lors de son premier procès.
Le meilleur ami du jihadiste incarcéré
Jugé par défaut en l'absence de certitude sur sa mort, le fils, Belabbas Bounaga, avait été condamné à 10 ans d'emprisonnement, la peine maximale, assortis d'un mandat d'arrêt.
Également poursuivi pour financement, le meilleur ami du jihadiste avait été condamné à trois ans d'emprisonnement et immédiatement incarcéré. Il est depuis sorti de prison et comparaît libre en appel.
Condamné à un an avec sursis, le fils cadet de Nathalie Haddadi, frère du jihadiste, n'a lui pas fait appel.