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Terrorisme

Lutte antiterroriste: une unité spéciale suivra bientôt les jihadistes sortant de prison

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Une "unité de coordination" ayant pour but de surveiller les individus condamnés pour terrorisme à leur sortie de prison va être créée "très prochainement", a annoncé le ministère de l'Intérieur ce lundi.

Les individus condamnés pour terrorisme devraient désormais être suivis à leur sortie de prison. Le ministère de l’Intérieur a annoncé ce lundi la création d'une "unité de coordination" qui devra suivre les détenus condamnés pour terrorisme ou repérés pour radicalisation, rapporte le journal Le Monde. Le procureur de la République de Paris, François Molins, s'était inquiété lundi dernier du "risque majeur" que représentaient ces détenus radicalisés s'apprêtant à sortir de prison.

"On court un risque majeur qui est celui de voir sortir de prison à l'issue de leur peine des gens qui ne seront pas du tout repentis, qui risquent même d'être encore plus endurcis compte tenu de leur séjour en prison" avait-il déclaré sur notre antenne.

Ce nouveau groupe de suivi des sortants de prison sera piloté par l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) et devrait être effectif "très prochainement", révèle Le Monde. L'unité de coordination attribuera chaque détenu-sortant à un service: la direction générale du renseignement intérieur (DGSI) sera, "par principe", systématiquement désignée lorsqu'il s'agira d'anciens détenus poursuivis et condamnés pour terrorisme.

Quant aux détenus relevant du droit commun mais présentant des risques de radicalisation, la cellule veillera à désigner d’autres entités comme le service central du renseignement territorial. Quoi qu'il en soit, le ministère de l'Intérieur envisage des suivis "au long cours".

Une vingtaine de radicalisés libérables cette année

Depuis février dernier, le renseignement pénitentiaire et les autres services échangent davantage afin d’anticiper les libérations et d’éviter toute rupture de suivi des détenus. Thibault de Montbrial, président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure, avait récemment indiqué à BFMTV et RMC que la justice faisait en sorte d'éviter les remises en liberté "sèches" de ces détenus. Le ministère de l'Intérieur précise:

"Quand les conditions le permettent, des mesures d’expulsion sont prises avant la sortie de détention à l’encontre des ressortissants étrangers".

Selon François Molins, une vingtaine de profils radicalisés vont être libérés en 2018 et une vingtaine en 2019. Le Franco-Algérien Djamel Beghal, mentor de Chérif Kouachi et d’Amedy Coulibaly, devrait par exemple sortir d'ici peu et être expulsé vers l'Algérie.

L'Elysée a annoncé ce lundi que le Premier ministre présenterait un nouveau plan d'action contre le terrorisme dans le courant du mois de juin.

Actuellement, plus de 1200 personnes écrouées pour des faits de droit commun sont radicalisées, tandis que plus de 500 sont en prison pour terrorisme.

Jeanne Bulant