Antiterrorisme : les gardes à vue prolongées un 5e jour

Le procureur de la République de Paris François Molins - -
La garde à vue des 12 personnes interpellées dans le cadre du coup de filet antiterroriste mené ce week-end dans plusieurs villes de France a été prolongée de vingt-quatre heures, a déclaré mercredi matin le procureur de la République de Paris, François Molins. Une mesure exceptionnelle, car habituellement, les gardes à vue durent maximum quatre jours.
Cependant, le code de procédure pénale prévoit la possibilité d'une prolongation exceptionnelle de la garde à vue jusqu'à 6 jours dans le cas d'"un risque sérieux de l'imminence d'une action terroriste" en France ou à l'étranger.
Cette disposition a été prise en raison de l'"extrême dangerosité" de ce groupe : "Nous sommes clairement confrontés à une cellule terroriste d'une extrême dangerosité", a déclaré le magistrat.
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"Des éléments utiles à la fabrication d'engin explosifs" découverts
Par ailleurs, à l'occasion des perquisitions menées dans la nuit de mardi et mercredi à Torcy, où avait été interpellé un des suspects de la cellule islamiste démantelée, des "éléments utiles à la fabrication d'engin explosifs" ont été découverts.
Parmi ces éléments figurent un fusil à pompe, une arme de poing, "des sacs contenant du nitrate de potassium, du soufre, du salpêtre, des récipients type cocotte-minute, et des ampoules de phare, tous produits ou instruments utiles à la fabrication de ce que l'on appelle des engins explosifs improvisés", a précisé le procureur.
Ces perquisitions ont été effectuées par les enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la Sous-direction antiterroriste (SDAT).
A propos de l'attentat à la grenade perpétré le 19 septembre contre une épicerie casher de Sarcelles, François Molins a relevé qu'il n'était "pas établi" que les auteurs de l'attaque ont été interpellés dans le cadre de l'opération antiterroriste conduite samedi : "A ce stade des investigations, si deux des organisateurs des faits commis à Sarcelles le 19 septembre dernier semblent avoir été interpellés, il n'est pas établi que les deux individus ayant perpétré l'attentat en lançant la grenade défensive dans l'épicerie ont été appréhendés".