306 jihadistes passés par la Syrie activement recherchés

"La menace n'a jamais été aussi forte", reconnaît François Molins, le procureur de la République de Paris dans Le Figaro. Le magistrat explique que le nombre de dossiers liés au terrorisme a augmenté de 180% depuis fin 2013. Outre les procédures ouvertes, les personnes mises en examen ou en détention, la France recherche 306 individus "en Syrie ou sur le retour".
"Ces individus renvoient à la problématique des retours de Syrie, qui n'ont pas tous le même niveau de dangerosité", explique François Molins. Parmi eux certains "reviennent endurcis par les combats" et constituent la principale menace car ces individus entraînés peuvent passer à l'acte sur le territoire français. La réponse doit alors être "la plus répressive possible", juge le procureur de Paris. Mais François Molins le reconnaît "ce processus durera des années".
Des chiffres à nuancer?
Ces chiffres inquiétants, Florian Lastelle les a remis en cause. Avocat de plusieurs personnes parties faire le jihad en Syrie et de retour en France, il a estimé en direct sur BFMTV qu'il fallait nuancer les données dévoilées ce mardi. "Ce ne sont pas 306 jihadistes, mais 306 personnes qui sont en lien avec la Syrie et l'Irak, mais absolument pas automatiquement en lien avec le jihad", a-t-il voulu expliquer.
"Quand ces personnes partent Syrie ou en Irak, ce n'est pas forcément dans un cadre négatif. Ça l'est, de temps en temps, et c'est pour ça qu'elles sont interpellées puis condamnées par une cour d'assises. Mais il faut rappeler que des fois certaines partent en Syrie ou en Irak pour des raisons d'épanouissement ou de pensée."
"La menace est là, et je ne pense pas que les autorités ne jouent pas avec nos peurs, mais je pense que le chiffre de 306 jihadistes recherchés est bien plus complexe. Il ne faut pas traiter ce problème de manière collective", a encore plaidé Me Florian Lastelle.